## LE SITE D’ANGKOR A-T-IL ENCORE UNE ÂME SANS SES VILLAGES ?
Le gouvernement cambodgien a entamé une opération de déplacement forcé de plus de 10 000 familles installées autour du site archéologique d’Angkor, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce déménagement est présenté comme volontaire, mais une enquête de Camboja News démontre que les habitants ont subi des pressions et des menaces pour quitter leurs maisons. Ces déplacements forcés privent les villageois de leur principale source de revenus en s’éloignant des temples, visités chaque année par environ 2 millions de visiteurs. L’Unesco nie être impliquée dans cette opération, mais des experts ont pourtant appuyé le gouvernement cambodgien pour le démantèlement des structures illégales autour d’Angkor.
## UNE OPÉRATION VOLONTAIRE ?
Le gouvernement cambodgien a présenté cette opération de déplacement forcé comme étant volontaire pour les habitants installés autour du site d’Angkor. Mais une enquête menée par Camboja News a démontré que de nombreuses familles ont été contraintes de quitter leurs maisons, craignant des représailles en cas de refus ou de contestation. De plus, contrairement à ce qu’a annoncé le gouvernement, les déplacés ont dû financer leur nouvelle maison sur une zone dépourvue d’équipements de base. Cette politique de déménagement est très surprenante, étant donné que les alentours des temples ont toujours été habités.
## DES CONSÉQUENCES GRAVES
La politique de déplacement forcé des habitants autour du site d’Angkor aura des conséquences graves pour les villages. En s’éloignant des temples, visités chaque année par environ 2 millions de visiteurs, les villageois déplacés se voient privés de leur principale source de revenus. Certains travaillaient dans les hôtels, restaurants ou marché autour du site, tandis que d’autres avaient aménagé des paillotes pour vendre des repas ou proposer des souvenirs aux touristes. Sans ces interactions avec les touristes, les villageois dépendront des allocations octroyées par le gouvernement.
## L’UNESCO NIE TOUTE IMPLICATION
L’Unesco nie toute implication dans cette opération de déplacement forcé des habitants autour d’Angkor. L’organisation souligne que les droits des populations locales doivent être respectés et que le rôle de l’Unesco est de préserver le patrimoine mondial et les communautés locales. Pourtant, des experts affiliés à l’Unesco ont appuyé le gouvernement cambodgien pour le démantèlement des structures illégales autour d’Angkor.
## ANGKOR, UNE VILLE PRÉINDUSTRIELLE
La cité d’Angkor, construite entre le IXᵉ et le XIVᵉ siècle, comptait autrefois près de 1 million d’habitants et s’étendait sur plus de 3 000 km². Elle a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1992. À cette époque, il existait déjà 112 villages autour du complexe archéologique. Le rapport présenté par le gouvernement cambodgien en décembre dernier à l’Unesco précise que ces communautés se sont développées de façon harmonieuse, seule une minorité de squatters posant problème. Les alentours des temples ont donc toujours été habités et ont une importance culturelle indéniable.
## RÉFÉRENCES
– Khmer Times : https://www.khmertimeskh.com
– Camboja News : https://cambojanews.com/
– Amnesty International : https://www.amnesty.org/
– Unesco : https://whc.unesco.org/fr/list/668/