Pour attirer de nouveaux pompiers volontaires, certaines casernes en manque d’effectifs tentent de séduire les jeunes en leur permettant de mieux concilier engagement de milice et vie professionnelle. Mais l’enthousiasme pour cette activité non rémunérée reste encore très mitigé parmi les jeunes.
Dans le canton du Jura, certaines casernes organisent des soirées de recrutement. Mais les intéressés sont rares. A Develier, sur les 22 convoqués, seulement sept ont répondu présent. Et l’enthousiasme est plutôt mitigé: « Je ne sais pas si je suis vraiment faite pour ça. J’aurais beaucoup de peine avec les accidents de voiture », confie l’une des participantes vendredi dans le 19h30.
« La jeunesse d’aujourd’hui a aussi une panoplie plus importante d’activités qu’il y a vingt ou quarante ans. A l’époque dans un village, s’intégrer c’était d’aller aux pompiers. Aujourd’hui, ce n’est plus comme ça », relève Didier Gisiger, commandant du centre de renfort de Delémont dans La Matinale vendredi.
>> L’interview de Didier Gisiger dans La Matinale:
Baisse de 30% dans le canton du Jura
En six ans seulement, les effectifs des pompiers jurassiens ont fondu de 30%. Entre les piquets, parfois 24h sur 24h, des interventions à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, l’engagement semble trop contraignant pour beaucoup.
A Sion, les pompiers font tout pour choyer les volontaires. Loïc est ingénieur en électronique. Depuis une année, la caserne est devenue son bureau lorsqu’il est en télétravail. « Il y a des avantages pour la caserne. On soutient les collègues permanents. Et nous, ça nous permet d’avoir un environnement de travail plus professionnel qu’à la maison, on a vraiment un espace avec une grande table, de la place. Ça change le rythme par rapport à la maison. »
Mais cette solution ne résout pas tout, comme l’explique David Vaquin, commandant des pompiers de Sion dans le 19h30 de la RTS vendredi. « L’espace de coworking est un moyen de compenser certaines carences. On a des pistes de réflexion avec certains gros employeurs de la ville pour qu’ils puissent nous garantir des personnes. Mais encore faut-il que certains de leurs employés s’intéressent aux pompiers.”
La professionnalisation de la branche, comme solution?
Une autre solution pour pallier le manque de volontaires pourrait être la professionnalisation de la branche. Mais cette option a un coût. Certaines régions ou villes moyennes n’en ont pas les moyens. C’est notamment le cas de Delémont, dans le canton du Jura, où seuls deux professionnels sont engagés au Centre de Renfort de la capitale jurassienne.
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Pour le commandant Didier Gisiger, le problème du recrutement réside avant tout dans l’aspect financier. « Les pompiers coûtent mais ça ne rapporte rien. L’aspect professionnel va inévitablement attirer du monde. L’aspect climatique, en revanche (avec la multiplication des épisodes de sécheresse et des feux de forêts notamment, ndlrl) ne va pas inciter les communes à professionnaliser la branche dans les cantons », a-t-il expliqué samedi dans La Matinale.
Sujet TV: Cedric Adrover et Romain Boisset
Sujets radio: Anouk Pernet et Gaël Klein
Adaptation web: Hélène Krähenbühl