Emmanuel Macron a affirmé vendredi que le gouvernement aurait à « compléter » l’effort budgétaire face à la « dégradation des finances publiques », tout en laissant entendre que de nouvelles économies devraient concerner les dépenses sociales ou des collectivités locales plutôt que le budget de l’État.
« Le Premier ministre est totalement conscient, avec son gouvernement, de la situation et l’a prise à bras le corps dès le début » avec « de premiers choix » pour « réduire les dépenses » de dix milliards d’euros cette année, a dit le chef de l’État à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles. « Il faudra qualifier la magnitude de l’ajustement qu’il faut faire et il faudra ensuite le compléter dans toutes les actions utiles de la dépense publique », a-t-il ajouté devant la presse.
« La dépense publique n’est pas faite que la dépense d’État »
Avec un nouveau tour de vis budgétaire dès cette année ? « Il faut voir la magnitude, la raison de ce dérapage et voir derrière d’où il vient et donc qui y contribue », a répondu Emmanuel Macron. « La dépense publique n’est pas faite que la dépense d’État », a-t-il ajouté, visant sans les nommer les collectivités locales et les dépenses sociales comme l’assurance-chômage, dont il a déjà dit devant ses troupes qu’elles devraient contribuer à l’effort.
Interrogé sur la question d’une taxation des « superprofits » défendue par une partie de son propre camp, le président ne s’est pas exprimé. Le gouvernement annoncera sa « stratégie » la « semaine prochaine », « je ne vais pas préempter les solutions techniques », s’est-il borné à dire.
L’exécutif est sous le feu des critiques pour sa gestion financière. Le déficit public pour l’année 2023, initialement prévu à 4,9% du PIB, pourrait en réalité s’élever à 5,6%, selon de récentes prévisions de Bercy mises au jour jeudi par le sénateur LR Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des Finances. Le chiffre officiel sera dévoilé mardi. Malgré le dérapage attendu, Emmanuel Macron a assuré vouloir « garder notre bonne dépense » en faveur des investissements d’avenir, tout en confirmant les objectifs d’un début de réduction de la dette publique en 2026 et d’un déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2027.