Le groupe EDF a annoncé jeudi avoir révisé l’impact financier de la baisse de sa production électrique à 29 milliards d’euros pour l’exercice 2022 contre 24 milliards d’euros annoncés précédemment en juillet. Cette nouvelle estimation se base sur la révision à la baisse de la production nucléaire pour 2022 située « dans le bas de la fourchette 280-300 TWh (térawattheures) et des prix à terme 2022 (de l’électricité) au 13 septembre », a indiqué dans un communiqué le groupe EDF.
Un plus bas historique pour la production nucléaire
« L’estimation de l’impact de la baisse de production sur l’Ebitda (équivalent à l’excédent brut d’exploitation) du groupe pour 2022 est réévaluée à environ – 29 milliards d’euros », a détaillé le groupe. L’impact de la baisse de la production nucléaire du groupe avait été estimé à 24 milliards d’euros fin juillet. La production nucléaire du groupe en 2022 devrait connaître un plus bas historique en raison de l’indisponibilité exceptionnelle d’une partie de son parc nucléaire avec 26 de ses 56 réacteurs à l’arrêt selon des chiffres communiqués mercredi par la direction.
La direction a assuré mercredi que les réacteurs manquants redémarreraient pour le passage de l’hiver 2022, annoncé comme tendu sur le plan de la sécurité énergétique. À l’origine de cette situation, le retard des maintenances décennales, dû au Covid, et la découverte l’hiver dernier de problèmes de corrosion, contraignant EDF à entreprendre un contrôle quasi général.
Une dette qui pourrait culminer à plus de 60 milliards d’euros
Pour 2023, EDF maintient ses objectifs de production nucléaire à 300-330 TWh, contre 340-370 TWh précédemment. Pour 2024, la production d’électricité nucléaire d’EDF risque encore d’être affectée par la poursuite de maintenances d’ampleur, avec une estimation comprise entre 315 et 345 TWh, selon de premières prévisions publiées par le groupe mardi.
Alors que le gouvernement vient d’annoncer une prolongation du bouclier tarifaire avec une hausse des tarifs de l’électricité et du gaz plafonnée à 15%, le groupe a fait savoir que ses objectifs « à fin 2023 feront l’objet d’un réexamen une fois que seront précisées les modalités de la régulation (des tarifs de l’électricité) pour 2023 ».
Plombé par une dette qui pourrait culminer à plus de 60 milliards d’euros fin 2022, l’électricien a vu ces derniers mois sa situation financière encore alourdie par la décision du gouvernement en début d’année de lui faire vendre davantage d’électricité bon marché à ses concurrents pour protéger la facture des ménages.