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École à trois vitesses: près d’un élève sur deux déserte les classes du secondaire régulier public

École à trois vitesses: près d’un élève sur deux déserte les classes du secondaire régulier public


Près d’un élève sur deux déserte les classes du secondaire régulier public, selon une nouvelle étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), qui met en lumière une fois de plus les effets pervers de l’école à trois vitesses.

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Selon les plus récentes données du ministère de l’Éducation compilées par l’IRIS, 21% des adolescents québécois fréquentent les écoles privées, alors qu’au moins 23% sont inscrits dans des programmes particuliers du réseau public. Résultat: 44% des jeunes délaissent les classes ordinaires des écoles publiques, où l’on retrouve alors une concentration d’élèves en difficulté ou plus vulnérables. 

«On retire des classes ordinaires des écoles publiques presque la moitié des élèves. C’est vraiment très très significatif», affirme l’auteure de l’étude, Anne Plourde. 

Ces chiffres officiels ne représenteraient d’ailleurs qu’une «sous-estimation» du portrait réel, ajoute la chercheuse, puisque les résultats d’une autre enquête menée par le ministère laissent croire que le phénomène est en réalité beaucoup plus important. 

En voulant concurrencer le réseau privé, les écoles publiques ont mis en place au cours des vingt dernières années une multitude de programmes particuliers, en arts, en sport ou en sciences par exemple. 

Dans plusieurs de ces programmes ou concentrations, les élèves sont sélectionnés sur la base de leurs résultats scolaires, alors que les frais d’inscription peuvent représenter une barrière pour des élèves issus de milieux dévalorisés. 

Après avoir connu une croissance soutenue, la proportion d’élèves fréquentant les écoles privées s’est stabilisée depuis près d’une dizaine d’années, alors qu’elle est même en baisse dans certaines régions comme la Capitale-Nationale et la Mauricie. 

Une école publique plus inégalitaire

«Les écoles publiques sont parvenues à freiner l’exode vers le réseau privé, mais ça s’est fait au prix de plus grandes inégalités au sein de l’école publique, ce qui à notre avis n’est pas la solution à ce problème», affirme Mme Plourde. 

Ce ne sont pas les programmes particuliers qui posent problème, mais plutôt «la sélection et les frais d’entrée, qui créent un effet d’écrémage», précise-t-elle. 

Ce processus de sélection, qui n’est maintenant plus réservé qu’aux écoles privées, a pour effet de concentrer les élèves plus vulnérables dans les classes ordinaires «alors que ce sont justement ces élèves qui bénéficieraient le plus des programmes particuliers ou de l’émulation des élèves plus performants au sein de la classe», explique Mme Plourde. 

Depuis la rentrée, Québec paie jusqu’à 200$ pour l’inscription dans des programmes particuliers, ce qui diminue la facture refilée aux parents, mais aucune mesure n’a été mise en place pour limiter la sélection des élèves basée sur les résultats scolaires. 

«Il faut mettre en place des programmes particuliers qui sont accessibles à tous les élèves, peu importe leur force académique», plaide la chercheuse. 

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