Jamais les fans du ballon rond n’avaient autant attendu une édition de la Coupe du monde. Le Mondial au Qatar débute le dimanche 20 novembre prochain avec la cérémonie d’ouverture, suivie du match Qatar-Équateur, près de quatre ans et demi après la finale de l’édition 2018 en Russie remportée par l’équipe de France contre la Croatie (4-2). Attribution polémique, dates inédites, un format qui touche à sa fin… Europe 1 passe en revue dix choses à savoir avant de se plonger dans la 22e édition de la Coupe du monde de football.
Une attribution polémique
Même les non-initiés s’en doutent : le Qatar n’est pas un pays connu pour ses exploits footballistiques. C’est pourtant ce petit émirat du Moyen-Orient qui a été désigné organisateur du Mondial le 2 décembre 2010 par la Fifa, au détriment de l’Australie, du Japon, de la Corée du Sud et des États-Unis. Cette désignation, assurée sur scène par l’ex-patron de l’instance mondiale Sepp Blatter, a tout de suite fait polémique.
La Fifa a ouvert une enquête sur les conditions d’attribution de cette Coupe du monde après des accusations de corruption contre des membres de la Fédération qui ont voté pour l’émirat. Sur Europe 1, Sepp Blatter a confié avoir « regretté » le choix du Qatar comme pays organisateur « au moment de l’annoncer ». « La commission d’éthique de la Fifa a fait une étude, et a dit qu’il n’y avait pas de corruption. (…) Après le rapport, on a confirmé l’attribution de la Coupe du monde », a-t-il détaillé auprès de Jacques Vendroux en janvier 2022.
Le Qatar, plus petit pays organisateur
Avec ses 11.586 km2 (soit 47 fois plus petit que la superficie de la France métropolitaine), le Qatar va devenir (de loin) le plus petit pays à organiser une édition de la Coupe du monde, après l’Uruguay et ses 176.220 km2 lors de la première édition en 1930. Il s’agit également du pays hôte le moins peuplé, avec seulement un peu moins de 2,5 millions de Qataris.
La première édition du Mondial jouée en automne
Climat désertique oblige, l’édition qatarie de la Coupe du monde se déroule du 20 novembre au 18 décembre, soit en automne, pour une finale qui se déroulera trois jours avant l’hiver. Des dates inédites pour la plus prestigieuse des compétitions internationales de football, qui a traditionnellement lieu au début de l’été.
Si les températures avoisineront tout de même les 30 degrés dans la capitale, Doha, les organisateurs ont décidé de fermer les stades et d’en doter sept d’entre eux de climatisation. Les associations écologistes ont dénoncé à ce sujet une absurdité environnementale.
Dernière édition à 32 équipes
C’est la dernière édition où 32 nations sont sur la ligne de départ. À partir du Mondial 2026 organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique, la compétition passera à 48 équipes. Une volonté de la Fifa qui souhaite augmenter l’exposition du tournoi et offrir plus de chances de participer à d’autres pays. Le format à 32 équipes, qui va donc prendre fin en 2022, était en vigueur depuis la Coupe du monde 1998 en France.
Le match d’ouverture avancé d’un jour
Les passionnés de football ont dû régler leur compte à rebours le 11 août dernier. « Sur une décision unanime », le Bureau du conseil de la Fifa a entériné l’avancement d’une journée du match d’ouverture de la compétition. Initialement programmé le 21 novembre, le match entre le Qatar et l’Équateur a été avancé au 20 novembre à 19 heures, heure locale (17 heures en France), pour renouer avec une tradition récente selon laquelle le premier match de chaque Coupe du monde est disputé par le pays hôte.
Auparavant, c’était la rencontre Sénégal-Pays-Bas qui devait ouvrir le bal du tournoi le lundi 21 novembre à 13 heures. Celle-ci a été décalée à 19 heures le même jour.
Un décalage horaire de deux heures
Depuis le 30 octobre, le Qatar compte deux heures d’avance sur la France, c’est-à-dire qu’à midi à Paris, il est 14 heures à Doha. Lors de la phase de groupe, les premiers matches de la journée débuteront à 13 heures locales (11 heures à Paris) et les derniers sont prévus dès 22 heures au Qatar, soit 20 heures en France. Une amplitude horaire qui permettra aux fans de football de suivre aisément tous les matches.
À noter que la première rencontre de l’équipe de France, face à l’Australie, aura lieu le 22 novembre à 20 heures, heure de Paris.
Une première pour le hors-jeu semi-automatique
Pour la première fois dans l’histoire du Mondial, la détection semi-automatique du hors-jeu sera à pied d’œuvre. Ce système avait déjà été testé lors de la Coupe arabe en 2021, au Mondial des clubs et lors de la dernière finale de Supercoupe d’Europe entre le Real Madrid et l’Eintracht Francfort.
Grâce à des caméras spécialisées, la détection semi-automatique permet de suivre jusqu’à 29 points corporels par joueur. Cette technologie détermine simultanément la position du ballon et des hommes sur le terrain. Un capteur est également placé au centre du ballon : il enverra des données à la salle de visionnage 500 fois par seconde, ce qui permet de déterminer le moment où le ballon est joué et cela bien plus précisément que ne pourrait le faire l’œil humain.
La construction de nouveaux stades marquée par la mort de nombreux ouvriers
Pour accueillir la Coupe du monde, le Qatar a construit six nouveaux stades et en a rénové deux autres. Parmi les nouvelles enceintes, le stade de Lusail est le plus grand : situé près de Doha au nord de la capitale, il contient 80.000 places. C’est celui-ci qui accueillera la finale de l’édition 2022, le 18 décembre.
La construction de ces infrastructures a été marquée par la mort de nombreux ouvriers sur les chantiers. En février 2021, le journal britannique The Guardian estimait qu’au moins 6.750 migrants travailleurs étaient morts depuis 2010, contre le nombre de 37 avancé par les autorités qatariennes.
Des boycotts en France et à l’étranger
L’événement qatari est boudé par plusieurs personnalités du monde du football en raison des polémiques. En août 2022, l’ancien footballeur allemand Philipp Lahm, capitaine de la sélection championne du monde en 2014 et directeur de l’Euro 2024, a annoncé qu’il ne se rendrait pas au Qatar avec la délégation. « En tant que fan, je ne suis pas très chaud pour m’y rendre. Je préfère suivre le tournoi de chez moi. Les droits humains devraient jouer un rôle important dans l’attribution des tournois », avait-il déclaré.
En France, Éric Cantona a également partagé sa réticence vis-à-vis du Mondial. « Je m’en moque de la prochaine Coupe du monde, qui n’est pas une vraie Coupe du monde pour moi (…) C’est seulement une histoire d’argent et la manière dont ils ont traité les gens qui construisent les stades, c’est une horreur. Et des milliers de gens sont morts », avait-il déclaré au Daily Mail en janvier 2022.
Aussi, de nombreuses municipalités en France, toutes couleurs politiques confondues, ont indiqué qu’elles ne diffuseraient pas les matches sur écrans géants. Les villes de Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux ou encore Toulouse sont concernées.
Liste élargie, cinq remplacements possible… Plus de choix pour les sélectionneurs
Les sélectionneurs des équipes nationales ont également plus de liberté pour concocter leurs équipes. À l’image de ce qui avait été mis en place lors de la période Covid-19, ils peuvent établir une liste contenant jusqu’à 26 joueurs retenus, et non 23. Le 9 novembre dernier, Didier Deschamps a par exemple opté pour une sélection élargie à 25 joueurs.
Aussi, lors des rencontres, il sera possible d’effectuer jusqu’à cinq remplacements. En 2018, les sélectionneurs pouvaient opérer trois changements au cours des 90 premières minutes, puis remplacer un quatrième joueur lors d’une éventuelle prolongation.