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« Sur le plan industriel, commercial, diplomatique et militaire, la notion d’indépendance de l’Europe ne fait pas partie des textes institutionnels »

« Sur le plan industriel, commercial, diplomatique et militaire, la notion d’indépendance de l’Europe ne fait pas partie des textes institutionnels »


En cette fin d’année 2022, beaucoup d’attaques sont dirigées contre nos amis allemands auxquels on reproche pêle-mêle : de ne pas en faire assez pour l’Ukraine ; de jouer perso sur le plan budgétaire pour endiguer les effets de la crise énergétique ; de penser avant tout à ses exportations en ayant programmé une visite du chancelier Scholz chez son homologue chinois ; de reconstruire une défense allemande avec du matériel américain, sous parapluie américain.

On voudrait, surtout en France, une Allemagne plus solidaire, qui sache ouvrir le carnet de chèques, qui agisse pour la construction d’une souveraineté européenne, qui s’applique à défendre les intérêts européens, qui ne fasse plus du commerce tous azimuts la pierre angulaire de sa puissance.

En effet, le niveau de dépendance de l’Europe ne serait plus acceptable face aux risques suscités par des puissances comme la Chine et la Russie. Acheter du gaz russe ou commercer avec la Chine serait devenu totalement inapproprié dans le climat de tensions géopolitiques qui secouent notre planète.

Une Europe qui n’existe pas

Ce qu’il nous faudrait, ce n’est plus une Allemagne ouverte sur le monde mais plutôt une Allemagne soucieuse de construire la souveraineté européenne dans tous les domaines (militaire, commercial, diplomatique), seule manière de défendre les intérêts européens. Sauf que cette Europe là n’existe pas dans les traités, de celui de Rome à celui de Lisbonne en passant par Maastricht.

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Dans son préambule, le traité de Rome de 1957 se disait « désireux de contribuer, grâce à une politique commerciale commune, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux », avec comme finalité recherchée de « contribuer au développement du commerce international et à la réduction des entraves aux échanges, en concluant des accords visant, sur une base de réciprocité et d’avantages mutuels, à la réduction des droits de douane… ».

Le traité de Maastricht de 1992 prônait « une économie de marché ouverte où la concurrence est libre ». L’Europe que nous avons construite depuis l’origine, c’est une Europe ouverte sur le monde, qui milite pour la concurrence libre et non faussée, pour l’économie sociale de marché ; une Europe qui adhère à l’Organisation mondiale du commerce et ne cesse de promulguer de nouveaux accords de libre-échange avec le reste du monde.

Un grand malentendu

Dans le cadre ainsi forgé, l’Allemagne s’est effectivement comportée comme le bon élève de l’Union européenne : ouverte sur le marché intérieur européen, ouverte sur le monde, ouverte aux échanges avec les Etats-Unis et la Chine qui sont maintenant ses principaux clients et fournisseurs. Elle répond d’ailleurs positivement à tous les standards fixés par l’Europe : déficit budgétaire contenu, appels d’offres publics ouverts, dette publique en conformité avec le pacte de stabilité, concurrence libre et non faussée, économie sociale de marché.

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