Fin des opérations de secours et début de l’enquête à Lille, où deux bâtiments se sont effondrés samedi dernier. Si l’un d’eux était en travaux, aucun n’était concerné par un arrêté d’insalubrité. Dans la rue Pierre-Mauroy désormais bloquée, où les bâtiments sont anciens, les riverains sont inquiets sur l’avenir de leur logement.
Deux jours après l’effondrement de deux bâtiments dans l’hypercentre ville, le ministre délégué à la Ville et au Logement Olivier Klein est attendu à Lille ce lundi matin. Dimanche, le corps sans vie d’un psychiatre de 45 ans du centre hospitalier de Calais a été retrouvé dans les décombres, malgré l’évacuation d’un des deux immeubles la nuit précédant le drame. La rue Pierre-Mauroy, quant à elle, est à l’arrêt. Les commerçants du quartier attendent de savoir s’ils vont pouvoir rouvrir rapidement, tandis que l’inquiétude gagne petit à petit les riverains.
« Cet événement dramatique pourra faire bouger les choses »
Julien habite juste en face des deux immeubles effondrés. Il y a deux jours, après l’éboulement, il a dû quitter précipitamment son appartement avec son sac sur le dos et son chat dans les bras. Cet étudiant semble désormais préoccupé par l’état des bâtiments dans son quartier. « On est plusieurs dans la rue à se dire que les immeubles sont vraiment vieux. Nous espérons que cet évènement dramatique pourra faire bouger les choses au niveau de la mairie ou des propriétaires. » Le jeune homme pense à déménager, étant donné la vétusté de son immeuble. « On entend le bois craquer deux étages plus bas, il y a de la moisissure », confie-t-il au micro d’Europe 1.
Cependant vétuste ne veut pas dire dangereux fait remarquer Marc Dumont, enseignant en aménagement et urbanisme à l’Université de Lille. « Ce bâtiment était vétuste, et pour une raison inconnue a été fragilisé de façon critique, donc il y a un effondrement », analyse-t-il. « La clé de l’explication c’est la fragilité, c’est ce qui a entraîné sa chute. »
Cela peut être soit un mur porteur, une poutre ou bien encore les fondations dans le sous-sol poursuit ce chercheur. Pour les riverains dorénavant, il faudra attendre les résultats de l’enquête. Elle pourrait, selon Marc Dumont, s’étendre sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.