Près de trois mois après le meurtre nébuleux du ressortissant marocain Achraf Thimoumi, dont le corps avait été retrouvé dans une voiture dissimulée à Stoneham-et-Tewkesbury, deux hommes du Lac-Saint-Jean ont été accusés de meurtre au premier degré.
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Keven Prévost-Bouchard, 35 ans, originaire d’Albanel, était déjà détenu pour un crime associé à une autre histoire d’arme à feu quand il a été accusé de meurtre au premier degré dans cette affaire. Il a comparu directement du centre de détention de Roberval. Le deuxième suspect, Éric Guénette, 34 ans, originaire de Normandin, a été arrêté mercredi et fait face au même chef d’accusation, la plus grave au Code criminel.
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Le meurtre serait relié au monde des stupéfiants, selon le corps de police provincial, qui n’a pas donné davantage de détails à ce sujet.
Le ressortissant étranger âgé de 20 ans et originaire du Maroc, Achraf Thimoumi, avait été retrouvé sans vie, tué par balle, sur le chemin des Familles à Stoneham, le 8 août dernier.
Sa dépouille avait été dissimulée dans une voiture, cachée à l’abri des regards. Un adolescent qui revenait d’une balade en vélo a découvert la victime ensanglantée. D’après des témoins, plusieurs coups de feu avaient été entendus durant la nuit.
Le corps de M. Thimoumi a été rapatrié au Maroc le 16 août dernier. Il avait émigré au Canada en 2019 afin de poursuivre des études.
Lourd passé criminel
Keven Prévost-Bouchard avait été arrêté avec d’autres complices au début du mois de septembre pour des accusations de vol qualifié avec utilisation d’une arme prohibée, de menace de mort, et d’usage (avec décharges) d’une arme à feu dans un dessein criminel.
Prévost-Bouchard s’était alors rendu dans un chalet avec le fils de la victime muni d’un pistolet 9mm pour des motifs qui n’ont pu être précisés, mais une balle avait été tirée lors d’une altercation sans faire de blessé. Le 9 mm avait été saisi chez l’accusé, et un fusil de calibre .12 tronçonné avait aussi été retrouvé.
Il est revenu lundi pour son enquête sur remise en liberté, mais le juge a tenu la cause en délibéré. L’homme, qui cumule plus de 50 antécédents criminels depuis 2012, a affirmé qu’il voulait se sortir du milieu criminel pour s’occuper de ses enfants.
Quant à Éric Guénette, il a semblé très perturbé lors de la comparution. Celui qui a comparu par visioconférence a pleuré pendant la courte audience et s’est essuyé les yeux.
En 2007, ce dernier était coupable d’introduction par effraction dans un dessein criminel, de fraude, de vol et de conduite avec les capacités affaiblies. Après avoir purgé sa peine de 12 mois – et avant sa comparution de jeudi –, il n’avait plus remis les pieds dans un palais de justice.
Par la loi, les deux hommes sont automatiquement détenus, à moins qu’ils fassent une demande d’enquête sur remise en liberté. Le procureur du DPCP Me Matthieu Rochette a indiqué que le prochain passage en cour des deux hommes, prévu le 5 décembre, servirait à compléter la divulgation de preuve.
– Avec la collaboration de Jérémy Bernier