A HOLLYWOOD, LES SCÉNARISTES EN GRÈVE PROTESTENT CONTRE LES CHANGEMENTS LIÉS AU STREAMING
Mardi 2 mai, les négociations entre la Writers Guild of America (WGA), le syndicat des scénaristes, et l’Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP) ont échoué. En conséquence, les onze mille membres du syndicat ont entamé une grève pour protester contre les salaires et les conditions de travail des auteurs à l’heure du streaming, plongeant Hollywood dans un rythme au ralenti.
LA RÉMUNÉRATION DES SCÉNARISTES EN QUESTION
Le salaire minimum des scénaristes, négocié par le syndicat, est devenu leur plafond, tandis que les PDG de l’industrie du divertissement ont touché des montants astronomiques, allant de 45,9 à 51,1 millions de dollars en 2022. Les scénaristes de télévision ont vu leur rémunération ajustée de l’inflation baisser de 23 % en dix ans, selon le syndicat. Les créateurs déplorent leur réduction au statut de contractuels de la gig economy et leur sentiment de dévalorisation.
UNE GRÈVE RELIÉE À UNE CRÉATION DE NOUVELLES TECHNOLOGIES
Il s’agit de la sixième grève seulement depuis la création de la WGA en avril 1933. Le mouvement actuel n’est pas sans rappeler celui de 2007-2008, qui s’est prolongé pendant cent jours, coûtant plus de 2 milliards à l’industrie du divertissement. À l’époque, déjà, les scénaristes exprimaient leur crainte devant le développement de la nouvelle technologie.
LA MANIFESTATION DEVANT LES STUDIOS DE LOS ANGELES
Les scénaristes grévistes se sont postés toute la journée devant les studios de Los Angeles et les plates-formes de streaming afin d’empêcher les employés d’y entrer. Les pancartes portaient les messages « Pas de pages sans salaire décent » et « Montrez l’argent ». Un tableau diffusé par la WGA présente les salaires des PDG de l’industrie du divertissement en 2022.
LES CONSÉQUENCES DE LA GRÈVE
Les fans des émissions satiriques du soir, les late-night shows, n’ont pu regarder que des rediffusions. La grève a mis Hollywood dans un rythme au ralenti, sans précédent depuis la fermeture des studios due au Covid-19. La durée de la grève est pour l’instant indéterminée.
LES RÉFÉRENCES
L’ensemble du mouvement reflète le profond sentiment de dévalorisation ressenti par les scénaristes, révèle le journal Le Monde. Les chiffres confirment cette impression : 11 000 membres du syndicat, 6ème grève seulement depuis 1933, et un coût de plus de 2 milliards à l’industrie lors de la grève de 2007. Les références à Bob Iger, PDG de Disney, Reed Hastings et Ted Sarandos de Netflix sont aussi mises en avant, ainsi que les messages portés par les grévistes : « Montrez l’argent » et « Pas de pages sans salaire décent ».
