Les pompiers de Montréal ont dû évacuer d’urgence les locataires d’un bloc de 30 logements qui posait des risques d’électrocution et d’affaissement dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.
Vers 13 h, le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a été appelé pour un refoulement d’eau autour du bâtiment situé à l’intersection de la rue Saint-Hubert et de l’avenue Roy.
«Il y avait des fils [électriques] qui touchaient à l’eau et on a dû fermer l’électricité pour danger d’incendie et le bâtiment est devenu impropre à l’habitation», explique Marie-Ève Beausoleil, cheffe de section pour le SIM.
Sur place, les pompiers ont également constaté que le bâtiment présentait un risque d’affaissement.
Pas la première fois
Ce n’est pas la première fois que le SIM doit intervenir à cet endroit pour des refoulements d’eau. Les inspecteurs s’y sont rendu «trois fois au cours des derniers mois», précise Mme Beausoleil.
Selon le SIM, environ 50% des 30 logements du bâtiment, qui comprend aussi des locaux commerciaux au rez-de-chaussée, étaient habités.
La Croix-Rouge a été déployée sur les lieux pour offrir de l’hébergement pour 72 heures et de l’aide alimentaire aux sinistrés.
«Pour l’instant, c’est neuf familles qui représentent onze personnes qui ont été prises en charge», a fait savoir vers 19h Jean-Sébastien Parizeau, porte-parole de La Croix-Rouge.
Les inspecteurs de l’arrondissement iront demain évaluer le bâtiment. Comme il ignore la cause du problème, le SIM ne sait pas quand les locataires pourront le réintégrer.
Le cabinet des élus du Plateau-Mont-Royal n’a pu répondre aux questions du Journal mardi soir et a précisé que des détails seraient donnés demain.
Évitable, selon un locataire
Au passage du Journal, l’autobus rouge du SIM était déployé et certains des sinistrés s’y étaient réfugiés alors que la température ressentie était de -5 Celsius.
Tout près de ce dernier se trouvait Daniel Paquette, un des locataires sinistrés.
«Mettons que je ne suis pas de bonne humeur», a confié au Journal le retraité de 68 ans en fumant sa cigarette, martelant que cette évacuation «aurait pu être évitée».
Selon lui, les pompiers se présentent «au moins deux fois par semaine» depuis qu’il a emménagé dans l’édifice il y a un an et demi en raison d’accumulations d’eau autour du bâtiment.
Il trouve «inquiétant» d’apprendre que sa sécurité était compromise. «Ça fait un méchant bout que je me pose des questions.»
«La Ville ne fait rien, déplore M. Paquette. Il y a un litige entre les deux propriétaires. Le couple [de propriétaires] et la Ville se lancent la balle.»
Il a été impossible de joindre les propriétaires de l’immeuble, Driss Ennabaoui et Véronique Cools, mardi soir. Ces derniers possèdent également des hôtels notamment à Montréal et au Lac-Brome.