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Défigurée par un client enragé

Défigurée par un client enragé


LA TUQUE  |  La scène est horrifiante. Dans un élan de violence inouïe, un motoneigiste enragé a asséné une vingtaine de coups de poing, de genou et de pied au visage de la copropriétaire d’un hôtel en trois minutes à peine.

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Sylvie Lachapelle n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé dans la nuit du 2 au 3 janvier 2020, au bar de l’hôtel Central de Parent, en Haute-Mauricie. 


Sur les images des caméras de surveillance, on voit le suspect rouer la victime de coups de pied alors qu’elle est au sol.

Photo courtoisie

Sur les images des caméras de surveillance, on voit le suspect rouer la victime de coups de pied alors qu’elle est au sol.

Mais les séquelles de l’agression qu’elle a subie hantent toujours son quotidien près de trois ans plus tard, au point où elle ne peut plus travailler.

La dame de 56 ans a eu besoin d’une reconstruction faciale, elle a perdu la vision dans son œil gauche et prend entre 15 et 20 comprimés par jour pour l’aider avec ses maux de tête infernaux.


Sylvie Lachapelle avant et après l’agression.

Photos courtoisie

Sylvie Lachapelle avant et après l’agression.

« Ça fait 10 ans que je suis procureur, ça fait 20 fois que je regarde la vidéo et j’ai encore des frissons. […] C’est la chose la plus odieuse qui m’a été donnée de regarder dans ma vie », a laissé tomber lundi Me Éric Thériault, de la Couronne, au procès de Patrice St-Amand, qui se déroule au palais de justice de La Tuque.

Comportement agressif

L’homme de 44 ans est accusé de tentative de meurtre à l’endroit de la copropriétaire de l’établissement, de voies de fait et de menaces envers une serveuse et un homme qui l’accompagnait.


L’accusé, Patrice St-Amand.

Capture d’écran, TVA Nouvelles

L’accusé, Patrice St-Amand.

Par la suite, St-Amand se serait aussi introduit par effraction dans un chalet, en aurait incendié un autre et aurait fui la police en motoneige.

Plus tôt dans la soirée, l’accusé s’était fait expulser d’un premier refuge pour motoneigistes, en raison de son comportement agressif, a expliqué la Couronne.

Son attitude ne s’est pas améliorée une fois à l’hôtel Central, car la serveuse a dû appeler sa patronne en renfort vers 1 h 15.

Clients menacés

À son arrivée, Sylvie Lachapelle a tenté de calmer St-Amand, qui avait une discussion animée avec son employée. « Il faisait du trouble, il menaçait des clients », a-t-elle décrit.

Incontrôlable, le suspect a fracassé une bière sur le comptoir et asséné un violent coup de poing au visage de la dame, qui est tombée au sol. La scène a été captée par les caméras de surveillance du bar.


Éric Thériault.
Procureur de la
 Couronne

Photo courtoisie

Éric Thériault.
Procureur de la
Couronne

Selon les images à glacer le sang qui ont été projetées en salle d’audience, St-Amand s’est acharné sur la victime en la rouant de coups de pied.

Mme Lachapelle a tenté de se relever à deux reprises, mais elle a aussitôt été renvoyée au plancher, d’abord avec un coup de genou, puis un coup de poing. L’hôtelière était complètement inerte sous le bar.

Toujours selon les images, St-Amand a ensuite pris le temps de remettre son manteau, puis son casque, avant de retourner frapper la victime de toutes ses forces avec ses grosses bottes de motoneige.

Au total, la victime a reçu 21 coups.

Interrogée par l’accusé

La dame a fait preuve d’une grande force lundi en témoignant contre son agresseur présumé, dont elle n’était séparée que par un paravent. D’autant plus que, comme St-Amand se défend seul, il a pu la questionner lors du contre-interrogatoire. 

Plus tôt en journée, l’accusé avait tenté de faire reporter sa cause une énième fois pour se trouver un nouvel avocat, mais le juge Simon Ricard a refusé.

Le procès se poursuit mardi.



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