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Décorations d’Halloween: jusqu’où aller dans l’horreur?

Décorations d'Halloween: jusqu’où aller dans l’horreur?


À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.

Contrairement à vous et à moi, Rémy Couture pourrait assassiner quelqu’un chez lui et se débarrasser du corps facilement.

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Il pourrait enclore la dépouille de sa victime dans un sac mortuaire et la traîner jusqu’au coffre de sa voiture, sans subtilité, en plein jour, et ce, sans éveiller la méfiance.

Car ce spécialiste des effets spéciaux macabres doit fréquemment livrer lui-même des cadavres réalistes faits de silicone que des séries télé ou des films lui commandent.

Son voisinage connaît son métier insolite et ne s’émeut plus.

«Souvent, je n’ai pas d’aide, je dois transporter les morts seul, et ça fait rire mes voisins de me voir forcer, en tirant par le torse tandis que les pieds traînent à terre… ils sont habitués!» rigole-t-il.

«Une fois, j’ai laissé un mannequin de cadavre éventré sur mon balcon. Les gens se sont dit : “bof ! c’est chez Rémy, c’est normal”.»

L’artiste de 45 ans est devenu célèbre il y a 13 ans lorsqu’il a été arrêté et accusé de production de matériel obscène avec des photos et des films sanguinolents, trop réalistes au goût de la Couronne.

Il a été acquitté en décembre 2012, il y aura donc bientôt 10 ans.

La semaine dernière, à Montréal, une décoration d’Halloween jugée «réaliste» représentant un pendu a semé la controverse.

À qui d’autre que Rémy Couture allais-je demander de commenter cette affaire?

Sans surprise, l’artiste se range parmi ceux qui ne comprennent pas pourquoi on fait tout un plat de ce mannequin.

«Si un pendu réaliste apparaissait en juillet, je ne dis pas… mais nous sommes à deux semaines de l’Halloween!»

«C’est en plein le moment de l’année où le macabre a droit de cité et où les squelettes de plastique se multiplient sur les terrains.»

Pas un fan d’Halloween

Ironiquement, il dit n’avoir aucun amour particulier de l’Halloween, puisqu’il évolue dans le macabre l’année durant.

«Si je décorais pour l’Halloween, je ferais quelque chose avec des zombies qui sortent du sol… mais les enfants ne voudraient rien savoir de venir.»

L’atelier de Rémy Couture déborde de membres sectionnés, de têtes coupées, de momies, etc.


L’atelier regorge d’objets macabres.

Photo Louis-Philippe Messier

L’atelier regorge d’objets macabres.

En raison de la proximité d’une crèmerie, pendant l’été, des enfants curieux reluquent sa vitrine, les yeux ronds.

«Des parents me demandent s’ils peuvent visiter mon atelier avec leur enfant. Ça leur explique la différence entre la réalité et la fiction, de les laisser toucher mes créations en silicone, qui font peur, mais ne sont pas vraies!»

Selon lui, l’Halloween est une période propice pour apprivoiser symboliquement les réalités lugubres de l’existence.

«Comme les enfants qui visitent mon atelier, devant une décoration réaliste, ça peut être le moment de parler de ce qui est faux et vrai.»

La limite à ne pas dépasser, selon lui?

«L’obscénité», dit-il.

«Les décorations d’Halloween macabres exposées dans la rue ne doivent pas avoir de connotation sexuelle.»

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