in

De quoi être fier | Le Journal de Montréal

De quoi être fier | Le Journal de Montréal


On entend souvent parler de belles réussites au niveau de l’entrepreneuriat. Certaines compagnies deviennent des fleurons québécois tandis que d’autres demeurent dans l’ombre.

Je vous présente aujourd’hui un homme d’affaires qui a su se démarquer non pas seulement au Québec et au Canada, mais également à l’étranger.

Originaire du Liban, la famille d’Élie Zarifé vient s’installer au Canada en 1968.  

Il étudie à l’Université de Montréal en éducation physique et il reçoit son diplôme. Il souhaitait devenir professeur dans ce domaine. Étant un joueur de volleyball de haut niveau, il se qualifie pour les Jeux olympiques de 1976 à Montréal. Il ne peut malheureusement pas y participer à cause d’autres engagements professionnels.

Ses parents ne chassaient pas. Il a toutefois manié le fusil à maintes reprises au Liban avec des amis de la famille lorsqu’il était jeune. En 1978, cette vieille passion refait surface et il commence à faire du pigeon d’argile. Il est si talentueux qu’il se classe dans plusieurs épreuves et se mérite de nombreux titres. Au cours des années 80 à 95, il remporte sept championnats canadiens dans diverses disciplines, dont le parcours de chasse et le skeet.

Révélation

En 1982, lors d’un voyage dans le sud de la France, il rencontre la fabricante des munitions Viri, Gisèle Roy. Follement attiré par cette activité commerciale, il travaille quatre mois à cette usine avec une idée en tête, soit de lancer sa propre entreprise de cartouches.

Il a alors appris tous les rudiments du métier allant de la balistique à l’art du chargement des cartouches.

La même année, à son retour, Élie acquiert une bâtisse à Saint-Justin-de-Newton ainsi que tous les équipements spécialisés de production et un laboratoire de balistique. Il nomme sa compagnie Challenger, une appellation déviée du mot challenge en anglais ou défi en français.

La production des cartouches Challenger a débuté en 1983. La société fêtera donc son 40e anniversaire cette année. 

Installation

L’usine originale occupait un espace restreint de 2 400 pi2. De nos jours, on parle plutôt d’une surface totale de 40 000 pi2. 

Grâce à leur machinerie à la fine pointe de la technologie et surtout à la quinzaine de personnes y travaillant à temps plein, ils ont une impressionnante capacité de production de 500 000 cartouches par jour pour répondre au besoin de la firme et à ceux d’autres gros joueurs américains.

Challenger produit des balles de calibre 12, 16, 20, 28 et 410, avec toutes les tailles de billes de plomb et d’acier ainsi que des slugs, des chevrotines, des Buck Shots SSG, etc.

Pénurie

« Challenger est le seul producteur canadien de cartouches de fusil. Nous sommes fiers de dire que nous offrons des produits similaires, voire supérieurs, au niveau qualité/prix, que tous les autres gros joueurs de l’industrie. C’est nous qui vendons le plus de cartouches au pays », affirme avec un large sourire Élie Zarifé.

Nous souffrons toutefois d’un manque de matières premières comme tous les autres manufacturiers. La poudre, qu’elle provienne d’Europe ou des États-Unis, arrive au compte-gouttes. De grandes quantités d’explosifs sont malheureusement mises de côté pour les besoins de la guerre. 

La pénurie touche aussi le plomb et l’acier qui arrive de Chine ou d’Europe. La même problématique s’applique également pour les bourres, les emballages, etc.

« Nous avons toujours privilégié l’utilisation de matériaux de première qualité. Si on souhaite se démarquer et devenir en demande, il n’y a pas d’autres moyens », affirme avec conviction le fondateur de Challenger.

Les douilles sont fabriquées d’un alliage de plastique qui répond aux diverses normes de résistance à la chaleur et au froid, tout en offrant une certaine élasticité. 

Grâce aux procédés et à la technologie allemande Riefenhauser, elles sont extrudées et moulées à la bonne forme. Le culot est soit façonné d’acier laitonné, où il est plaqué de zinc. Il est retenu dans la cartouche par un collier qui se verrouille en place.

Les amorces proviennent de la compagnie française Chedditte. Il s’agit, selon Élie, du produit offrant la meilleure consistance, puissance et régularité au niveau de la détonation.

La poudre à canon utilisée est de type double base. Elle génère des explosions avec les performances et les constances souhaitées sous toutes les conditions.

Procédé unique

Les bourres fabriquées de polyéthylène spécial peuvent supporter plusieurs milliers de livres de pression après la détonation.

Les projectiles, sous forme de billes de plomb, sont durcis par un procédé unique à Challenger pour obtenir une plus longue portée, moins de déformation et la production d’une gerbe plus serrée. Pour les billes d’acier, le processus de fabrication est issu de fils d’acier coupés en cylindres qui sont ensuite frappés par des matrices afin de les arrondir. Jumelées à des bourres conçues pour l’acier, il en découle des patrons plus concentrés. Il faut donc viser encore plus juste.

La partie supérieure de la douille est finalement pliée et sertie avec précision afin de conserver une pression et une vitesse maximale.

Pour en savoir plus, visitez le site www.munitionschallenger.com.

► Je vous invite à me suivre sur Facebook.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

face à une opposition réprimée, le président Obiang réélu avec 94,9 % des voix

face à une opposition réprimée, le président Obiang réélu avec 94,9 % des voix

Les propos de De Wever ne tiennent pas la route pour Bouchez: “Même pour la Flandre, le confédéralisme n’a aucun sens”

Les propos de De Wever ne tiennent pas la route pour Bouchez: “Même pour la Flandre, le confédéralisme n’a aucun sens”