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de jeunes Ougandais en première ligne à l’approche de la COP27

de jeunes Ougandais en première ligne à l’approche de la COP27


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A Mbale, dans l’est de l’Ouganda, après les inondations de juillet 2022.

Laura Muwanguzi, 18 ans, a l’habitude de participer aux marches pour le climat organisées en Ouganda. A l’approche de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) organisée en Egypte, c’est à Mbale, dans l’est du pays, que quelques dizaines de militants se sont donné rendez-vous le 27 octobre. « La région a été touchée par de fortes inondations cet été. C’est là un des signes du dérèglement climatique qui touche le pays. Nous devions venir rencontrer les communautés affectées », souligne l’étudiante en informatique à l’université ISBAT de Kampala. Une trentaine de personnes sont mortes à Mbale et 5 000 autres ont été déplacées.

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La manifestation s’inscrit dans la mobilisation plus globale de la Caravane pour le climat lancée par le mouvement Youth Go Green et l’ONG Oxfam afin de sensibiliser les populations locales et faire entendre la voix de la jeunesse africaine. Une centaine d’organisations de la société civile sillonne 28 pays du continent jusqu’en Egypte pour présenter la Déclaration commune réclamant plus de justice climatique qu’elles auront rédigée.

La jeune femme s’est engagée dans la défense de l’environnement il y a deux ans après avoir été témoin du mariage précoce d’une jeune fille de son âge. Ses parents venaient de perdre leurs terres à cause des inondations. « Ils avaient besoin d’argent et ils ont échangé leur fille pour obtenir la dot », déplore-t-elle.

« Porter encore plus fort les problèmes du Sud »

A côté d’elle, Patricia Sally Namirembe ira à Charm El-Cheikh participer pour la première fois à une COP qui, elle l’espère, « sera l’occasion de porter encore plus fort les revendications et les problèmes des pays du Sud ». Membre du mouvement Fridays for Future crée par la Suédoise Greta Thunberg, elle voudrait parler de l’aggravation de la sécheresse dans le nord-est de l’Ouganda et de ses conséquences sur la malnutrition.

La militante de 25 ans partage son temps entre son travail dans une compagnie d’assurances et son engagement pour l’écologie à travers des campagnes de nettoyage du lac Victoria, des ateliers de sensibilisation dans les écoles ou des opérations de reboisement. Mais la suspension de la construction de l’East African Crude Oil Pipeline (EACOP), un oléoduc de 1 445 km destiné à acheminer le pétrole de la région du lac Albert vers le port tanzanien de Tanga, reste son premier combat.

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Le projet d’exploitation pétrolière porté par la multinationale TotalEnergies est l’une des promesses phares du président Yoweri Museveni. « Il est presque impossible de manifester. Donc, en général, on prend rapidement des photos et des vidéos dans des lieux publics avec nos pancartes, et on les poste sur les réseaux sociaux. Nous sommes perçus comme des opposants politiques », regrette Patricia Sally Namirembe. Début octobre, à Kampala, neuf étudiants qui participaient à une marche contre le projet ont été arrêtés. Poursuivis pour « nuisance commune », ils ont été libérés sous caution après près d’une semaine de détention.

« C’est pour cette raison que la campagne contre l’oléoduc se fait principalement en ligne ou dans d’autres pays », précise la jeune femme. En France, aux côtés des Amis de la Terre et de Survie, quatre organisations non gouvernementales (ONG) ougandaises ont porté plainte contre TotalEnergies pour « violation de la loi sur le devoir de vigilance des multinationales ».

Responsabilité des pays industrialisés

L’engagement Vanessa Nakate n’est certainement pas étranger à la mobilisation qui traverse aujourd’hui la jeunesse ougandaise. Devenue en quelques années l’une des figures militantes les plus visibles sur la scène mondiale, la fondatrice du mouvement Rise Up interpelle avec force les pays industrialisés pour exiger qu’ils se montrent à la hauteur de leur responsabilité historique en aidant notamment les pays les plus pauvres à s’adapter aux impacts irréversibles du dérèglement climatique.

Dans son sillage, d’autres jeunes Ougandais s’engagent à leur tour. « Depuis deux ans, on observe un intérêt croissant pour les questions climatiques. Dernièrement, j’ai reçu 450 demandes d’inscription pour une conférence », témoigne Joanita Babirye, fondatrice de Girls for Climate Action. L’association créée en 2016 compte plus de 200 membres.

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Ce nouvel attrait n’étonne pas la militante : dans un pays où plus de 80 % de la population vit principalement de l’agriculture, les gens sont directement concernés par la dégradation de l’environnement. Sa propre famille, qui cultive du maïs dans la région de Jinja, au bord du lac Victoria, souffre de plus en plus de l’imprévisibilité du climat.

A Mbale, Laura Muwanguzi espère que la marche pour le climat aura permis de provoquer la discussion sur les enjeux environnementaux dans les communautés. Mais qu’elle aura aussi convaincu de nouveaux jeunes de la région de s’impliquer à leur tour. « C’est notre génération qui devra vivre avec les conséquences du changement climatique dans quelques années. Alors il faut agir maintenant, car nous n’aurons pas de deuxième planète », conclut-elle.

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