Sur les neuf équipes européennes qualifiées aux deux Coupes du Monde pour lesquelles Challenges a pu consulter les audiences, toutes ont des scores plus faibles cette année qu’en 2018, sur les trois matchs de poule de leur sélection nationale: 45 % de baisse pour l’Allemagne, 39% pour la Pologne, 20% pour l’Espagne ou 18% pour la Belgique, parmi d’autres. Seuls les Bleus, champions du monde en titre, ont augmenté de 3% leur audience.
Et on ne peut pas blâmer les horaires : la moyenne des heures de diffusion en Europe de cette édition au Qatar est quasi identique qu’en 2018, en Russie. Pas de quoi expliquer cette baisse importante. La France fait figure d’exception avec 300.000 spectateurs de plus qu’il y a quatre ans pour les matchs de l’équipe nationale.
Malgré tout, la FIFA ne semble pas inquiète par ces mauvais résultats en Europe. « Il s’agit d’une très belle Coupe du Monde, jalonnée de moments inoubliables sur le terrain, estimait dimanche dans un communiqué de presse un porte-parole de l’organisation. Le monde entier suit les matchs à la télévision, où des audiences records sont enregistrées chaque jour ».
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Boycott ou habitudes de consommation?
Car en dehors du continent européen, pas de fiasco en vue. Aux Etats-Unis, la chaîne à péages Fox Sports indique avoir battu le record de téléspectateurs pour un match de football sur la télévision américaine anglophone lors du match contre l’Angleterre, avec une audience de 15 millions. Pareillement, les 21 millions de Mexicains à suivre leur équipe nationale affronter l’Argentine ont été plus nombreux que pour n’importe quel match de l’édition 2018.
Certaines chaînes européennes craignaient des chiffres encore plus mauvais, redoutant un effet conjugué du boycott et du fait que pour la première fois de son histoire, la Coupe du Monde ne se tient pas en été. C’est notamment le cas de la RTS, la chaîne publique suisse en langue française, qui reste optimiste : « la baisse des audiences TV de cette coupe du Monde est plutôt bien compensée par la hausse des audiences numériques, indique la chaîne à Challenges. Nous avons par exemple eu 70.000 connexions à notre plate-forme en ligne lors du premier match de la Suisse. Mais il est clair qu’une Coupe du monde de football en novembre, ce n’est pas ancré dans les habitudes des téléspectateurs. »
Parmi les neuf équipes dont les audiences ont été scrutées par Challenges, six se sont qualifiées pour les huitièmes de finale, et au moins trois pour les quarts de finale. Un espoir, sans doute, pour les chaînes d’audiences qui pourraient enfin retrouver les standards d’il y a quatre ans.
