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Coupable d’homicides involontaires: inspiré par des vidéos sur le web

Coupable d’homicides involontaires: inspiré par des vidéos sur le web


Douze ans de détention ont été imposés ce vendredi à un homme autiste et déficient intellectuel qui s’est inspiré de vidéos violentes pour happer mortellement un cycliste et une piétonne choisis au hasard, à une époque où il avait cessé de prendre sa médication.

Le 7 septembre 2020, Radoslav Guentchev a quitté sa résidence au volant de la voiture familiale. Il était alors fâché contre son père, qui venait de le réprimander pour une banale question d’hygiène. 

C’est alors qu’il s’est mis à ruminer l’idée de frapper quelqu’un, comme dans les vidéos qu’il a déjà regardées sur internet, dans lesquelles des individus happent au hasard des passants.

Lorsqu’il a croisé un cycliste sur la rue Niagara à Brossard, il a accéléré et l’a percuté de plein fouet. Il a ensuite pris la fuite et a continué à circuler, malgré son pare-brise fracassé. Trois minutes plus tard, il a foncé droit sur une piétonne qui marchait en bordure du boulevard Pelletier, puis a poursuivi sa route sans ralentir. 

La victime, Huiping Ding, est décédée peu après. Le cycliste, Gérard Chong Soon Yuen, a succombé à ses blessures 13 jours plus tard. Ils étaient complètement inconnus de l’accusé et ont eu le malheur de croiser sa route à cet instant précis.

« Explosif »

Au moment de cette virée funeste, Radoslav Guentchev avait cessé depuis des mois de prendre sa médication antipsychotique. Cela le rendait « explosif et agressif », selon sa mère.

Présentant un trouble du spectre de l’autisme, un trouble psychotique récurrent et une déficience intellectuelle légère, il avait de la difficulté à gérer ses émotions et à comprendre les interactions sociales, a expliqué vendredi le psychiatre Louis Morissette, au palais de justice de Longueuil. La médication l’aide à mieux se contenir.

D’abord accusé de meurtre non prémédité, il a plaidé coupable vendredi à des accusations réduites d’homicides involontaires, en raison de ses « problématiques significatives ». 

« Chez les gens qui ont un trouble du spectre de l’autisme, la difficulté est de bien percevoir les conséquences pour autrui de ce qu’ils vont lui faire subir », a ajouté un autre psychiatre, Sylvain Faucher.

Selon ce dernier, l’accusé était alors « trop préoccupé par sa colère » et « inspiré » par des vidéos violentes d’individus qui en frappaient d’autres avec leur véhicule », mais il savait sûrement que les victimes auraient mal. 

Pourtant, il n’avait pas l’intention de les tuer, a insisté le Dr Morissette.

« Dans [les vidéos], les gens ne sont pas morts. Mais dans la vraie vie, c’est autre chose. Sa décision n’était pas réfléchie avec l’esprit d’une personne normale, son jugement était altéré », a-t-il expliqué.

D’autres démêlés

L’accusé âgé de 32 ans a par le passé à deux reprises été déclaré non criminellement responsable, en lien avec des accusations de harcèlement criminel et de menaces. 

Il devait par la suite obligatoirement recevoir sa médication par injection. 

Toutefois en juillet 2019, la Commission des troubles mentaux l’a libéré, jugeant qu’il était stable et apte à prendre lui-même ses médicaments. 

Cependant il ne l’a pas fait. Et à la fin de son parcours carcéral, il pourrait refuser à nouveau de prendre sa médication. Mais il a l’intention de suivre les directives de ses médecins, a-t-il assuré.

Des regrets

« Je m’excuse vraiment beaucoup, je regrette, et je vais prendre mes médicaments jusqu’à la fin de ma vie », a-t-il dit vendredi à l’attention du juge François Dadour, de la Cour supérieure.

Ce dernier a entériné la suggestion commune de 12 ans de détention soumise par Me Marie-Josée Thériault de la Couronne et Rémi Cournoyer-Quintal de la défense. Détenu depuis son arrestation, il lui reste près de 9 ans à purger. 

L’accusé, qui détenait un permis de conduire valide au moment du drame, ne pourra plus conduire de véhicule à moteur, à vie.

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