La Corée du Nord a tiré huit missiles balistiques en deux semaines dans un climat de tensions accrues avec Washington, selon l’armée sud-coréenne qui a recensé deux nouveaux tirs dans la nuit de samedi à dimanche.
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Plus tôt samedi, Pyongyang avait défendu son récent regain d’activité balistique comme une «réaction légitime» face à des «menaces militaires directes des États-Unis», alors que Washington, Séoul et Tokyo voient dans ces tirs de missiles une «grave menace pour la paix et la sécurité».
Dans la nuit, Pyongyang a tiré deux de ces engins vers la mer, a annoncé l’armée sud-coréenne, citée par l’agence de presse Yonhap.
Citant le gouvernement nippon, l’agence japonaise Kyodo a précisé que les deux missiles avaient été tirés en direction de la mer du Japon et qu’ils semblaient être retombés en dehors de la zone économique exclusive du Japon.
Selon les garde-côtes du pays, aucun dommage causé à un navire japonais n’a été rapporté, a indiqué la chaîne japonaise NHK.
Il s’agit des septième et huitième tirs de ce genre en deux semaines, et ils surviennent sur fond de tensions croissantes avec les États-Unis, qui ont intensifié pendant la même période leurs exercices militaires conjoints avec Séoul et Tokyo.
«Tout en renforçant sa surveillance et sa vigilance, notre armée reste prête à entrer en action sur-le-champ, en coopération étroite avec les États-Unis», a réagi l’état-major interarmées sud-coréen dans un communiqué cité par Yonhap.
«Autodéfense régulière»
Les essais de missiles nord-coréens se sont multipliés ces deux dernières semaines. Deux missiles balistiques ont été tirés jeudi et, deux jours plus tôt, le Nord avait lancé un missile balistique de portée intermédiaire (IRBM) au-dessus du Japon, ce qui avait contraint certains des habitants de l’archipel à se mettre à l’abri.
«Le test de lancement de missile par la [Corée du Nord] est une mesure d’autodéfense régulière et planifiée pour défendre la sécurité du pays et la paix régionale contre les menaces militaires directes des États-Unis qui durent depuis plus d’un demi-siècle», a déclaré samedi l’agence de l’aviation civile nord-coréenne sans préciser de quel lancement il s’agissait, selon l’agence officielle KCNA.
Les médias d’État ont publié cette déclaration après que l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui tient son assemblée annuelle à Montréal, eut condamné vendredi les essais balistiques effectués par Pyongyang ces derniers mois et qu’elle les eut qualifiés de dangers pour l’aviation civile.
Le pays reclus considère cette résolution adoptée par l’OACI comme «une provocation politique des États-Unis et de leurs forces vassales visant à porter atteinte à [sa] souveraineté».
De leur côté, Séoul, Tokyo et Washington ont intensifié leurs exercices militaires conjoints ces dernières semaines et ont procédé jeudi à de nouvelles manœuvres impliquant un contre-torpilleur de la marine américaine.
Les tirs de Pyongyang s’inscrivent dans le contexte d’une année record d’essais d’armes par le régime communiste de la Corée du Nord, dont le dirigeant Kim Jong-un a déclaré qu’elle était une puissance nucléaire «irréversible», mettant ainsi fin à la possibilité de pourparlers de dénucléarisation.
Les États-Unis ont annoncé vendredi des sanctions économiques contre deux personnes et trois entités accusées d’avoir participé à l’exportation illégale de pétrole vers la Corée du Nord.
Washington, Tokyo et Séoul ont participé le même jour à une réunion trilatérale et ont convenu de «continuer à coordonner étroitement leurs réponses à court et à long terme, y compris avec les alliés et les partenaires des Nations unies», a indiqué le Département d’État américain dans un communiqué.
La Corée du Nord a diffusé samedi un nouveau communiqué où elle a affirmé «suivre de très près l’évolution extrêmement inquiétante de la situation actuelle», en référence au déploiement du porte-avions américain USS Ronald Reagan lors des manœuvres conjointes américano-sud-coréennes de cette semaine.
Les exercices effectués en commun par Séoul et Washington suscitent la colère de Pyongyang, le régime nord-coréen les considérant comme la répétition d’une invasion.
Ces manœuvres sont «extrêmement provocantes et menaçantes», a affirmé samedi KCNA, voyant dans la participation du USS Ronald Reagan «une sorte de [coup de] bluff militaire».
Selon des analystes, Pyongyang a profité des dissensions au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour procéder à des tests d’armes toujours plus provocateurs.
En outre, Séoul et Washington préviennent depuis des mois que Pyongyang procédera à un nouvel essai nucléaire, probablement après le congrès du Parti communiste chinois devant s’ouvrir le 16 octobre.