Mette Frederiksen, la Première ministre du Danemark, a exprimé sa frustration quant à la manière dont le président du Conseil européen, Charles Michel, menait les discussions lors d’un sommet où la visite du président ukrainien avait chamboulé le programme. La grogne est de plus en plus palpable chez les ambassadeurs européens ainsi que chez les dirigeants européens et leurs conseillers aux affaires européennes. Les reproches à l’égard de Michel portent sur le fait qu’il passe trop de temps sur la route et trop peu de temps à préparer et diriger les sommets du Conseil européen.
De plus, Michel est accusé de se préoccuper plus de son poste suivant que de son poste actuel, alors que son second et dernier mandat prend fin à la fin de l’année prochaine. Les diplomates et les représentants du Conseil ont dressé le portrait d’un homme politique qui, bien qu’ayant des partisans, est largement isolé au sommet du Conseil européen et dont les rapports avec les gouvernements nationaux se sont largement détériorés.
Michel, âgé de 47 ans, est un véritable animal politique qui s’agace des volets administratifs de son poste et qui a du mal à acquérir la stature internationale à laquelle il aspire. Après un mandat terni par une gaffe et des rapports tendus avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, certains s’interrogent non seulement sur le bilan de Michel, mais également sur son avenir.
Louis Michel, le père de Charles Michel, est un poids lourd de la politique belge, qui a été ministre des Affaires étrangères. Charles Michel a été le plus jeune Premier ministre belge et sa carrière politique a été fulgurante. Cependant, à l’approche des élections européennes de l’année prochaine et de la répartition des principaux postes en vue de l’Union, Michel marche sur des œufs alors qu’il n’a aucune intention de tirer sa révérence.
