La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) revêt de très nombreuses facettes. Pour des entreprises, il s’agit avant tout de joindre les actes à la parole et de faire en sorte que leurs engagements environnementaux et sociaux se matérialisent concrètement.
La pandémie n’a rien changé à cette envie, et c’est même tout le contraire qui s’est produit. Le soutien aux employés et la quête de sens dans la mission guident toujours autant les dirigeants, tandis que certains enjeux se sont encore renforcés, et notamment l’envie de se tourner davantage vers le local.
Dans la région nantaise, ces préoccupations tiennent particulièrement à cœur aux entreprises innovantes. Nous avons pu échanger avec trois sociétés qui se sont engagées dans une démarche RSE très active et en récoltent aujourd’hui les fruits.
La RSE s’inscrit dans le quotidien de ces entreprises nantaises
Chez Odiwi, une agence spécialisée dans la transformation numérique, la RSE est dans l’ADN de l’entreprise depuis ses débuts. Son CEO, Bertrand Ouary, n’a donc clairement pas attendu le vote de la loi PACTE en 2019 pour passer à l’action.
« Nous étions déjà dans la RSE sans même le savoir. Nos valeurs, c’est d’abord la passion de notre travail, être heureux dans ce que l’on fait au quotidien. Tout cela se construit avec nos équipes. C’est un état d’esprit qui fait que nous laissons beaucoup d’autonomie à nos collaborateurs », souligne le dirigeant.
Même son de cloche du côté, de Julie Bouete responsable des ressources humaines et de la RSE chez Syd Group, une entreprise de services du numériques (ESN). Elle explique ainsi : « Ça a toujours été présent chez nous. Yann Trichard, notre fondateur et président, s’est dit : « je vais créer ma boîte pour que quitte à travailler, cela soit agréable pour tous nos salariés et que chacun d’entre nous puisse s’épanouir. »
Responsabilité sociétale et environnementale au cœur des enjeux
Dans la région nantaise, chaque société met donc en place des actions concrètes pour déployer sa vision de la RSE. Plusieurs mesures ont particulièrement retenu notre attention. Il en va ainsi de Shodo Nantes, une ESN qui conseille, forme, et accompagne toutes les organisations dans la réalisation de leurs projets informatiques.
Son co-fondateur, Adrien Cruchon, précise ainsi :
Chez Shodo, il y a plusieurs critères qui nous distinguent d’autres sociétés du secteur. Il y a d’abord notre positionnement technique axé sur les bonnes pratiques de développement qui permettent de produire des produits numériques durables. Je pense aussi à notre modèle économique : notre grille de salaires fixe est publique et transparente, et deux personnes qui arrivent chez Shodo avec le même nombre d’années d’expérience se verront proposer les mêmes salaires et les mêmes avantages sociaux. Cette transparence apporte de la clarté pour les salariés, permet d’éviter tout risque de confidentialité sur le sujet de la rémunération, et de se focaliser sur le reste.
Il ajoute : « Nos marges sont transparentes et fixes. Une fois l’objectif de marge atteint, l’intégralité de la marge excédentaire est reversée aux salariés sous forme de rémunération ou de jours de congés supplémentaires . »
Chez Syd Group, la RSE passe également par des pratiques concrètes qui visent à lutter contre les discriminations, et assurer un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. La responsabilité sociétale est par ailleurs de mise, notamment via la fondation Syd créée il y a douze ans.
« On verse 10 % de nos résultats et cette organisation est ensuite gérée et pilotée par nos collaborateurs. Ils se réunissent deux fois par an et présentent des actions qu’ils aimeraient voir financer par la fondation. Ils décident ensuite en se référant aux valeurs de notre entreprise. On a par exemple financé un robot pour développer le langage d’enfants autistes. Au niveau local, on a financé l’association Lazare. Il s’agit de maisons en colocation pour réinsérer socialement des personnes sans domicile fixe », confie Julie Bouete.
Enfin, l’environnement et la lutte contre le changement climatique sont également dans les esprits, comme le décrit Bertrand Ouary :
On a ce réflexe de travailler sur du matériel issu du recyclage, et redonner une seconde vie aux produits. On fait également de l’hébergement de serveurs dans le cloud, et on a notamment identifié un partenaire qui a des data centers « green » où les serveurs trempent dans l’eau. C’est forcément un peu plus cher mais c’est un démarche différente qui permet de diminuer l’impact CO2.
À Nantes, la RSE est un atout pour recruter des talents de la Tech
Ces mesures se révèlent être un véritable atout pour recruter des collaborateurs, notamment dans le domaine de la Tech. D’ailleurs, comme l’explique Julie Bouete : « Pour ceux qui s’intéressent à notre entreprise et se rendent sur le site, cela peut les inciter à nous rejoindre. De nombreux candidats sont en quête de sens et on peut les intéresser par cet aspect engagé ».
Bertrand Ouary abonde en son sens : « Dès le démarrage, on était pas forcément les meilleurs en terme de salarie et d’avantages sociaux, on est pas Google avec des locaux faramineux mais on avait la volonté d’inscrire tout le monde dans le projet de l’entreprise. Ça a été plutôt positif et on a donc recruté des gens qui ont cru dans ce projet, c’est une aventure humaine. »
D’ailleurs, l’art de vivre à la nantaise peut clairement jouer et attirer les candidats qualifiés. Les entrepreneurs que nous avons contacté apprécient notamment le fait que les prix de l’immobilier restent assez modérés, ou encore la possibilité de se rendre sur leur lieu de travail en vélo.
« Il y a énormément de startups à impact à Nantes qui cherchent à répondre à des enjeux écologiques et de progrès social. C’est très présent sur place, les salariés veulent trouver du sens dans leur travail. Donc ils cherchent à rejoindre des entreprises qui répondent à cette quête de sens », souligne de son côté Adrien Cruchon.