Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé mardi soir que les élections générales se tiendraient en mai, sans préciser la date exacte. Cette annonce intervient trois semaines après une catastrophe ferroviaire qui a suscité des manifestations contre le gouvernement.
Le 12 janvier, un train de la compagnie de chemin de fer grecque TrainOSE a déraillé dans le nord-ouest du pays, faisant 3 morts et 10 blessés. L’accident a suscité une forte émotion, avec des manifestations et des critiques contre le gouvernement Mitsotakis.
Le Premier ministre, qui est en fonction depuis juillet 2019, avait jusqu’à présent maintenu le flou sur la date des élections, qui étaient prévues normalement en 2023. Cependant, il a été critiqué pour sa gestion de la pandémie de COVID-19 et pour les réformes qu’il a entreprises, notamment en matière d’emploi et de sécurité sociale.
La décision de Mitsotakis pourrait être influencée par la montée en popularité du parti d’extrême droite Aube dorée, qui a remporté 18 sièges au Parlement en 2019 avant d’être interdit pour activités criminelles. Des membres d’une organisation affiliée à Aube dorée sont soupçonnés d’avoir organisé l’attaque contre le leader de l’opposition Alexandre Tsipras en 2013.
Les partis d’opposition ont accueilli favorablement l’annonce des élections, mais ont également critiqué le Premier ministre pour ses politiques économiques et sociales, notamment les licenciements massifs dans le secteur public et les réductions de pensions de retraite.
Le parti communiste grec, KKE, a appelé à des manifestations pour protester contre les politiques économiques du gouvernement Mitsotakis. Le parti de gauche Syriza a appelé à la mobilisation pour mettre fin aux politiques d’austérité et défendre les droits sociaux et du travail.
Le Premier ministre Mitsotakis a défendu sa décision de tenir des élections anticipées, affirmant que son gouvernement avait accompli beaucoup de choses au cours des deux dernières années et qu’il voulait donner au peuple grec l’occasion de choisir son destin.
Il a également affirmé que les élections anticipées permettraient de garantir la stabilité politique et économique du pays, en évitant un long processus électoral qui pourrait saper la confiance des investisseurs et des partenaires européens.
Cependant, certains analystes ont exprimé des doutes quant à la sagesse d’une telle décision en pleine pandémie de COVID-19 et alors que la Grèce connaît une crise économique prolongée. Ils ont noté que les élections pourraient engendrer de l’instabilité et de l’incertitude politique, empêchant le gouvernement de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour stimuler la reprise économique.
En conclusion, la décision du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis d’organiser des élections générales en mai a suscité des réactions mixtes en Grèce. Bien que les partis d’opposition aient accueilli favorablement la nouvelle, certains analystes restent sceptiques quant à la sagesse de cette décision en pleine pandémie. Il reste à voir si les élections permettront de résoudre les problèmes économiques et sociaux de longue date du pays.