Sur le podium des plus grosses startups françaises, les licornes se bousculent. Back Market, au coude à coude avec Doctolib et Contentsquare, est valorisée 5,78 milliards de dollars grâce à sa plateforme d’achat de produits tech reconditionnés. En début d’année prochaine, la société parisienne pourrait entrer en Bourse. Selon des sources internes, citées par Bloomberg, Back Market se serait entretenu de manière informelle avec des banques pour préparer l’opération.
Une nouvelle levée de fonds pourrait venir s’intercaler avant que Back Market entre en Bourse et devienne publique. Le marché est morose. Les investisseurs en capital risque bien moins motivés face à la rehausse des taux des banques centrales. Mais Back Market revendique une croissance à trois chiffres chaque année depuis son lancement en 2014, de quoi donner confiance. Son rythme d’opération de financement est effréné depuis 2020.
On se souvient du ticket à 110 millions de dollars avec Goldman Sachs, mais aussi des 276 millions d’euros en mai 2021 qui lui permettait de dépasser le milliard de dollars de valorisation. Depuis, 450 millions de dollars ont été de nouveau injectés en début d’année, pour alimenter la progression de la licorne à plus de 5,7 milliards de dollars de valorisation.
Avec ses 650 employés, la société a commencé à se déployer à l’international avec des bureaux à New York et Berlin. Sa plateforme est disponible aux États-Unis (depuis le début de l’année), au Japon, en Grande-Bretagne et en Allemagne, en plus de la France. Un autre point indicateur très fort pour une entreprise au stade d’entrer en Bourse. Beaucoup attendent d’atteindre un rayonnement international avant de chercher à entrer en Bourse.
Une comparaison avec le marché des voitures d’occasion
Ce qui plaît le plus aux investisseurs et aux dirigeants de Back Market, ce sont les perspectives de croissance du marché. Actuellement, seuls 10 % des ventes de produits électroniques sont issus du reconditionnement. Or, “sur le marché automobile, ce sont 70 % des véhicules qui sont vendus d’occasion”, disait Thibaud Hug de Larauze, PDG et cofondateur de Back Market, dans un échange avec Les Echos en janvier dernier.
Pour l’heure, les équipes de Back Market n’ont pas voulu répondre à l’article de Bloomberg. Un porte-parole indiquait simplement qu’une introduction en Bourse ne fait pas partie des “plus importantes priorités dans un futur proche”. Bloomberg signalait que sur la totalité des introductions ne Bourse en Europe de l’année dernière, le cours de leurs actions a chuté de 42 % en moyenne à ce jour.
En Bourse comme chez les investisseurs privés, les difficultés sont bien là. De nombreuses entreprises ont préféré retarder leur IPO et d’autres, comme Deezer en France qui a perdu plus de 50 % de sa valeur.