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La nouvelle Première ministre britannique a annoncé, jeudi, une série de mesures visant à épargner les ménages anglais face à la hausse spectaculaire des prix de l’énergie et à l’inflation, notamment un gel des prix de l’énergie de deux ans pour les particuliers. Ces aides massives devraient coûter autour de 100 milliards de livres, selon la presse.
Premières grandes annonces pour Liz Truss. Deux jours après avoir reçu les clés de Downing Street, la nouvelle Première ministre britannique a dévoilé, jeudi 8 septembre, un paquet d’aides massif pour les ménages et les entreprises face à la flambée de l’inflation et des prix de l’énergie.
Devant le Parlement, elle a annoncé un gel des factures d’énergie de deux ans pour les particuliers en Grande-Bretagne. « C’est un moment pendant lequel il faut être audacieux. Nous faisons face à une crise de l’énergie (…) et ces interventions auront un coût », a justifié la Liz Truss au Parlement.
La dirigeante a aussi évoqué une ambitieuse politique de forage tous azimuts avec une relance de la fracturation hydraulique et la possible extraction de gaz et pétrole de schiste dans le pays, technologie très controversée aux retombées disputées.
Gel des prix de l’énergie à 2 800 euros par foyer
Le gel des prix de l’énergie annoncé par la nouvelle Première ministre s’élève à 2 500 livres (plus de 2 800 euros) par an pour un foyer moyen. Cette mesure très attendue correspond à une économie d’environ 1 000 livres par an par rapport aux hausses de prix qui étaient attendues au 1er octobre, a précisé Liz Truss. Elle a aussi annoncé bloquer les prix de l’énergie pendant six mois pour les entreprises.
Les mesures de soutien, qui comprennent aussi une levée temporaire des taxes sur l’énergie destinées à financer la transition vers la neutralité carbone, n’ont pas été chiffrées jeudi mais coûteront des dizaines de milliards de livres, financées par l’emprunt.
Selon la presse britannique, ces mesures devraient au total coûter autour de 100 milliards de livres. Des montants astronomiques qui rivalisent avec l’ampleur des mesures adoptées pendant la pandémie.
Un virage drastique de Liz Truss
D’après plusieurs médias dont le Times, ces dépenses colossales seraient financées par de la dette. C’est plus que les 70 milliards de livres dépensées pour payer les salaires des employés en chômage technique pendant toute la durée de la pandémie.
Le chiffrage sera donné par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, plus tard ce mois-ci lors d’une déclaration budgétaire. Le financement est prévu par emprunt sur les marchés financiers, ce qui risque d’alourdir une dette déjà montée en flèche pendant la pandémie. Le gouvernement espère que le gel des factures d’énergie, qui ont doublé sur un an, va calmer l’inflation galopante, qui dépasse 10 % et devrait encore grimper.
C’est un virage drastique par rapport à la campagne menée par Liz Truss, qui décrivait les aides directes comme des « pansements » qui ne résoudraient pas les problèmes de fond.
La pression se faisait de plus en plus forte pour que le gouvernement mette fin à l’ascension des factures d’énergie et à la crise du coût de la vie, économistes, ONG, syndicats et mêmes énergéticiens alertant sur une catastrophe humanitaire cet hiver.
Avec AFP