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Liz Truss limoge le ministre des Finances et renonce à des baisses d’impôts

Liz Truss limoge le ministre des Finances et renonce à des baisses d'impôts



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Alors que la Première ministre britannique affronte sa première crise de confiance, le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a confirmé son limogeage, vendredi. Ce dernier paie les frais d’un « plan de croissance » massif qui a semé la panique sur les marchés. Après avoir nommé Jeremy Hunt pour le remplacer, Liz Truss a annoncé renoncer à certaines baisses d’impôts.

C’est sur Twitter que Kwasi Kwarteng a confirmé, vendredi 14 octobre, son limogeage, annoncé par les médias britanniques. Dans l’œil du cyclone en raison de son paquet de mesures fiscales controversé, le désormais ex-ministre des Finances affirmait pourtant, la veille, qu’il serait encore là dans un mois, « à 100 % ». Le voilà pourtant débarqué par Liz Truss.

« Vous m’avez demandé de démissionner en tant que Chancelier » de l’Échiquier, « j’ai accepté », a écrit Kwasi Kwarteng dans une lettre à la cheffe du gouvernement, publiée sur son compte Twitter, après à peine plus d’un mois à la tête du Trésor.

Dans la foulée de l’annonce par les médias du départ du chancelier de l’Échiquier, la livre sterling a plongé face au dollar en perdant 1,10 % à 1,1199 dollar.

Sur la sellette après seulement 38 jours au pouvoir, la Première ministre va s’exprimer dans un contexte particulièrement tendu. Selon la presse britannique, certains députés de son propre camp sont déjà à la manœuvre pour l’évincer, face à des sondages désastreux qui annoncent une défaite cuisante de la majorité avant les prochaines élections générales, prévues en 2024.

Kwasi Kwarteng, qui participait aux réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, était rentré en urgence à Londres vendredi matin, se rendant peu après à Downing Street. Son plan budgétaire, annoncé le 23 septembre et qui prévoit des dizaines de milliards de baisses d’impôts sans financement clair, a déstabilisé les marchés, fait chuter la livre et profondément affaibli le gouvernement de Liz Truss.

Jeremy Hunt a été nommé pour le remplacer. Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, 55 ans, était candidat cet été pour succéder à Boris Johnson comme Premier ministre, avant de se rallier à Rishi Sunak face à Liz Truss.

Rétropédalage sur l’augmentation de l’impôt sur les sociétés pour « rassurer les marchés »

En début d’après-midi, Liz Truss s’est exprimé lors d’une très courte conférence de presse. Elle a annoncé renoncer à son projet de ne pas augmenter l’impôt sur les sociétés, comme l’avait prévu le précédent gouvernement. Une nouvelle volte-face sur son paquet de mesures économiques, afin de « rassurer les marchés ».

« Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient », a déclaré la Première ministre, qui a insisté sur le besoin de « stabilité » pour l’économie britannique, après avoir limogé Kwasi Kwarteng.

En dépit des critiques, y compris dans son propre camp, et d’un moment politique et économique difficile, Liz Truss a martelé sa volonté de mener à bien sa politique de soutien à la croissance : « Je suis absolument déterminée à tenir la promesse que j’ai faite d’obtenir une croissance plus forte, un Royaume-Uni plus prospère, et de sortir de la tempête que nous traversons. »

Alors que le congrès conservateur avait déjà été marqué au début du mois par les tensions et dissensions internes, certains élus conservateurs évoquent désormais en privé des noms pour remplacer Liz Truss. Un ticket Rishi Sunak-Penny Mordaunt, deux candidats battus par Liz Truss dans la course à Downing Street, serait évoqué, selon la presse.

Rishi Sunak, ancien ministre des Finances, était le candidat préféré des députés conservateurs. Mais la décision finale revenait aux membres du parti, qui ont élu Liz Truss début septembre, laquelle a ensuite écarté du gouvernement le camp Sunak.

Les Britanniques, confrontés ces dernières semaines à des taux d’emprunt immobilier qui montent en flèche, s’ajoutant à une inflation à 10 %, perdent confiance et patience :  50 % d’entre eux veulent que le Parti conservateur remplace Liz Truss. Près de la moitié (43 %) des électeurs ayant voté pour le Parti conservateur lors du dernier scrutin veulent aussi un nouveau Premier ministre, et 66 % pensent que les membres du parti ont fait le mauvais choix, selon un sondage YouGov publié jeudi soir.

Vendredi matin, Downing Street ne semblait prêt à aucune inflexion, et le secrétaire d’État au Commerce, Greg Hands, avait affirmé qu’il n’y avait « absolument aucun plan pour changer quoi que ce soit » dans le mini-budget. « La Première ministre et le ministre des Finances sont absolument déterminés à coller à leur plan de croissance », avait-il affirmé sur la radio LBC.

L’un des responsables de l’opposition travailliste, Ed Miliband, a quant à lui étrillé un « gouvernement qui s’effondre et une politique économique en lambeaux ». « Franchement, je pense que le Parti conservateur devrait avoir honte de ce qu’il fait subir au pays », a-t-il estimé sur Sky News.

Avec AFP

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