Plus de 5 700 écoles ont été fermées au Burkina Faso en raison de la situation sécuritaire marquée par des attaques djihadistes, privant un million d’élèves d’accès à l’éducation, a alerté mercredi l’ONG Save the Children.
« Le Burkina vient de franchir la barre dramatique d’un million d’enfants affectés par la fermeture des écoles en raison de la crise sécuritaire », écrit l’ONG dans un communiqué, ajoutant que 5 709 écoles sont fermées. C’est deux fois plus que les chiffres annoncés par le gouvernement en début d’année.
Depuis 2017, des groupes armés islamistes visent des enseignants et des écoles au Burkina Faso, invoquant leur opposition à l’éducation occidentale et aux institutions gouvernementales. « Ces fermetures représentent environ 22 % des structures éducatives du Burkina Faso. Elles affectent 1 008 327 élèves », précise l’ONG, qui cite le dernier rapport du secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, un organe gouvernemental.
Plus de 28 000 enseignants affectés
Selon le ministère de l’éducation, plus de 28 000 enseignants sont également affectés par ces fermetures d’écoles. « Pour l’heure, et vu l’urgence, il est primordial pour les gouvernants, les donateurs et la communauté humanitaire de trouver et financer des solutions alternatives immédiates pour atténuer les risques liés à cette situation », a déclaré le directeur au Burkina Faso de Save the Children, Benoit Delsarte, estimant qu’il s’agit d’une « situation dramatique ».
« En plus de priver les enfants de leur droit à l’éducation et au développement intellectuel, la fermeture des classes les expose à de nombreux autres risques qui compromettent définitivement leur bien-être et leur avenir », a-t-il souligné.
Depuis plus de sept ans, civils et militaires burkinabés sont régulièrement endeuillés par des attaques djihadistes de plus en plus fréquentes, notamment dans le nord et l’est du pays, ayant fait des milliers de morts et contraint quelque 2 millions de personnes à fuir leurs foyers.
Investi le 21 octobre président de la transition par le Conseil constitutionnel, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par des hordes de terroristes ». Il s’agissait du deuxième coup d’Etat au Burkina Faso en huit mois où les putschistes invoquaient à chaque fois la dégradation de la situation sécuritaire.
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