Vendre des ordinateurs est devenu aussi acrobatique que négocier du minerai de cuivre ou des bitcoins. A réserver aux amateurs de montagnes russes. Durant les confinements de 2020, les ventes de PC et de MacBook ont grimpé au plafond. Trois ans plus tard, elles sont à la cave. Selon les calculs de la société d’analyse IDC, les ventes de micro-ordinateurs dans le monde se sont effondrées de 29 % en unités au premier trimestre, alors qu’elles avaient déjà baissé d’autant au quatrième trimestre 2022. Et la lanterne rouge est, pour une fois, le champion olympique des profits, Apple. Ses ventes ont chuté de plus de 40 % par rapport au premier trimestre 2022.
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Ventes dans l’électronique grand public : à l’euphorie succède l’incertitude
Les experts d’IDC invoquent une demande faible, face à des stocks au plus haut. Dans ce marché de renouvellement, il est assez logique que la vague d’achat des années Covid se traduise aujourd’hui par un reflux marqué. Sur ce marché mature, il faudra attendre les prochaines générations pour voir revenir les clients.
Mais la frilosité des acheteurs traduit aussi le recul de la consommation aux Etats-Unis et l’effet concret des politiques monétaires visant à ralentir la demande, donc à dissuader les particuliers comme les entreprises de trop dépenser. La hausse brutale des taux d’intérêt, destinée à terrasser l’inflation, décourage les acheteurs les plus frénétiques.
Conditions de financement dégradées
On devrait avoir rapidement la confirmation que cette tendance n’est pas circonscrite aux seuls achats informatiques. La saison de publication des résultats du premier trimestre démarre cette semaine aux Etats-Unis. Et, selon la société FactSet, qui épluche les comptes et sonde les entreprises, les 500 premières sociétés cotées américaines devraient annoncer la plus forte baisse de leurs profits depuis 2020.
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« Le commerce mondial est en route vers la “slowbalization” »
Les coûts salariaux ont bondi avec les pénuries d’emploi. Le coût du capital s’envole avec la remontée des taux. Les conditions de financement ne vont pas s’arranger avec la crise bancaire qui menace. Soixante-dix-huit entreprises du S&P 500 ont déjà averti que leurs profits seraient moins élevés qu’attendu, dont onze dans le seul secteur des semi-conducteurs. Un temps masquée par la hausse des prix, la baisse des ventes produit ses premiers effets. Et pas seulement chez les fans d’Apple.
La vente des ordinateurs s’apparente désormais à une acrobatie, nécessitant les compétences des négociateurs de minerai de cuivre ou de bitcoins. Pendant les confinements de 2020, les ventes de PC et de MacBook avaient atteint des sommets, mais trois ans plus tard, elles ont chuté. Au premier trimestre de 2023, les ventes d’ordinateurs dans le monde ont baissé de 29 % en unités, selon IDC, après avoir déjà chuté d’autant au quatrième trimestre de 2022. L’exception est Apple, qui a vu ses ventes chuter de plus de 40 % par rapport au premier trimestre de 2022.
Les analystes d’IDC attribuent la faible demande à un stock important. Il est assez logique que la vague d’achats qui a caractérisé les années Covid connaisse aujourd’hui un reflux marqué sur ce marché mature. Les clients ne sont pas prêts à acheter des produits obsolètes, donc il faudra attendre les prochaines générations pour les voir revenir. Toutefois, la frilosité des acheteurs reflète également le recul de la consommation aux États-Unis, tandis que les politiques monétaires visent à ralentir la demande en dissuadant les particuliers comme les entreprises de trop dépenser. La hausse brutale des taux d’intérêt, destinée à terrasser l’inflation, décourage les acheteurs les plus frénétiques.
On devrait avoir rapidement la confirmation que cette tendance n’est pas circonscrite aux seuls achats informatiques. La saison de publication des résultats du premier trimestre démarre cette semaine aux Etats-Unis. Et, selon la société FactSet, qui épluche les comptes et sonde les entreprises, les 500 premières sociétés cotées américaines devraient annoncer la plus forte baisse de leurs profits depuis 2020.
Les coûts salariaux ont considérablement augmenté en raison des pénuries d’emploi, ce qui a entraîné une hausse du coût du capital avec la remontée des taux. Les conditions de financement ne vont pas s’arranger avec la crise bancaire qui menace. Dans le seul secteur des semi-conducteurs, 78 entreprises du S&P 500 ont déjà annoncé que leurs profits seraient inférieurs aux attentes, à cause de la baisse des ventes. La baisse des ventes produit donc ses premiers effets, qui ne concernent pas uniquement les fans d’Apple.