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Aller en Corse en voilier, les débuts d’une alternative au ferry ou à l’avion

Aller en Corse en voilier, les débuts d’une alternative au ferry ou à l’avion


Elle pensait y échapper, mais le répit aura été de courte durée. Alors que le voilier venait de quitter le port de Calvi (Haute-Corse), et que la houle commençait à monter, Pauline Adler s’est coltiné un bon mal de mer, qui l’a paralysée pendant deux heures. Nausées, état vaseux, haut-le-cœur… « Mon compagnon avait pris un médicament en prévention, il s’en est mieux sorti… Heureusement, ça passe », se souvient cette consultante spécialisée en « zéro déchet », qui vit en Dordogne. L’été 2022, le couple et leur fille de 8 ans ont été parmi les premiers passagers à tester cette nouvelle ligne de transport à voile entre le continent et la Corse, mise en place par l’entreprise Sailcoop. La famille avait pris le ferry pour l’aller, et pour le retour, s’est laissé tenter par cette option – par souci écologique autant que par volonté d’avoir une expérience différente. Un trajet que Pauline et Benjamin Adller qualifient aujourd’hui de « magique », avec dauphins, baleines et poissons-lunes sur la route.

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Si en 2022, Sailcoop avait assuré une vingtaine de traversées au cours de l’été, cette coopérative passe à la vitesse supérieure, avec un second voilier et davantage de trajets, à partir du 20 avril. En juillet et en août, ses deux monocoques de 15 mètres partiront tous les jours depuis Calvi ou Saint-Raphaël (Var), avec six à huit passagers. « L’enjeu, c’est de développer un mode de transport décarboné, une alternative moins polluante à l’avion ou au ferry », explique Maxime de Rostolan, le fondateur de Sailcoop.

Vingt heures de voyage

La demande sera-t-elle au rendez-vous ? « On a déjà un tiers des places réservées », répond cet ingénieur de 42 ans, qui avait jusqu’ici lancé divers projets autour de la permaculture, de l’agroécologie… Et qui ne prend plus l’avion depuis dix ans. Les vacanciers intéressés devront, en tout cas, accepter une certaine promiscuité, et ne pas être pressés. Car il faut environ vingt heures pour rallier le continent et l’île de beauté. En cas de très mauvais temps, Sailcoop annule la traversée et a négocié avec une compagnie de ferry, qui accepte de prendre ses passagers le jour même. Et en cas d’absence de vent, il faut s’attendre à faire une partie du trajet… à moteur. Enfin, il faut compter 240 euros par personne l’aller simple avec nuit en cabine (contre 80-100 euros pour le ferry, hors véhicule), avec les repas inclus.

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Le lancement de cette liaison à la voile a été un parcours semé d’embûches pour Sailcoop. La commission régionale de sécurité de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), une instance consultative qui dépend de la direction des affaires maritimes, et qui compte en son sein des armateurs de ferrys ou navettes, a formulé un avis négatif au développement de ce projet.

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