Se réveiller aux urgences du CHUV après une soirée trop arrosée: voilà le signe clair que quelque chose est allé trop loin. «C’est un moment difficile pour la plupart des gens, quand ils réalisent qu’ils ont perdu le contrôle, qu’ils se sont laissé dépasser», témoigne Jacques Gaume, responsable de recherche en médecine des addictions. Or, les jeunes dans cette situation se sont multipliés depuis les années 2000. Pendant trois ans, avec le soutien du Fonds national suisse, son équipe a mis sur pied un projet pour accompagner ces réveils d’un entretien d’une demi-heure environ. Le but: comprendre comment on en est arrivé là, et aider les jeunes de 18 à 35 ans à trouver des solutions pour l’éviter.
«Il n’y a pas une recette de cuisine à suivre, le meilleur moyen est d’écouter, de ne pas juger, et de chercher ce qui pourrait motiver la personne dans son parcours personnel, ses buts, ses stratégies, décrit Jacques Gaume. Certains ont carrément arrêté de boire, d’autres évitent le jeudi car ils ont les cours le vendredi, certains ont commencé à compter les verres…» Le résultat est en tout cas concluant puisque les gens ayant suivi cet entretien ont vu les épisodes d’alcoolisation aiguë baisser de 1,5 par mois pendant au moins un an.
Face à cette réussite, le dispositif mis en place dans le cadre des urgences sera pérennisé par le service des addictions, et pourrait être proposé à d’autres hôpitaux.
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