Air France va accorder une hausse de salaires de 5% à tous ses employés, assortie d’une prime de 1.000 euros, en réponse à l’inflation, a annoncé mercredi la compagnie aérienne. Après concertation avec les organisations syndicales, Air France a décidé d' »une augmentation générale des salaires à hauteur de 5%, versée en anticipation des négociations annuelles obligatoires (NAO) 2023″, et qui sera progressivement mise en place dans les prochains mois, a-t-elle précisé.
Une prime exceptionnelle de 1.000 euros
L’entreprise versera en outre le mois prochain « à l’ensemble des salariés (…) une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 1.000 euros » pour un salarié travaillant à temps plein. Les plus de 38.000 salariés d’Air France sont concernés : « personnel sol, personnels navigants commerciaux et pilotes ». D’autres négociations ont lieu dans les filiales de la compagnie.
Air France a aussi expliqué que « les premiers niveaux de rémunération bénéficieraient dès novembre 2022 d’une augmentation plancher de 130 euros brut mensuel (pour un salarié à plein temps) au titre des augmentations prévues pour tous ». Les 5% d’augmentation consisteront en « une première augmentation générale de 2% dès novembre 2022 », suivie d’une « deuxième augmentation générale de 2,5% dès février 2023 », puis d’un « engagement d’un minimum de 0,5% d’augmentation générale qui sera proposé » lors des NAO prévues à partir de mai 2023.
« Un niveau d’inflation historiquement élevé »
Ces mesures sont prises pour répondre à la « situation exceptionnelle » suscitée par « un niveau d’inflation historiquement élevé », a expliqué Air France. Mardi, le gouvernement a revu en hausse sa prévision d’inflation pour cette année, de 5% à 5,3%, et indiqué qu’il s’attendait à une hausse des prix élevée au moins jusqu’en février 2023. Les gestes d’Air France surviennent alors que la compagnie « reste fortement contrainte par sa situation financière et subit elle-même les effets de l’inflation sur ses différents coûts comme le carburant », a-t-elle souligné.
Gravement affecté comme l’ensemble du secteur aérien par le Covid-19, le groupe Air France-KLM a dégagé pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire un bénéfice au deuxième trimestre, à la faveur d’une nette reprise du trafic. Le groupe a mené un plan tous azimuts de réduction des coûts, incluant la suppression de 8.500 postes au sein d’Air France (17% des effectifs), dont 700 cette année, et 5.500 à KLM.
Un conflit social en parallèle
Air France-KLM a également bouclé mi-juin une nouvelle augmentation de capital de 2,256 milliards d’euros, ses deux plus grands actionnaires, les États français et néerlandais, ayant pris part à la hauteur de leurs participations (respectivement 28,6% et 9,3%), tandis que l’armateur CMA CGM est entré au capital à hauteur de 9%. La dette nette du groupe a baissé de 2,2 milliards d’euros depuis la fin 2021 mais restait très importante fin juin, à 6 milliards.
Parallèlement, un conflit social pour les salaires risque de perturber le transport aérien en France. Le principal syndicat de contrôleurs aériens a en effet déposé un préavis de grève pour vendredi, assorti d’un autre de trois jours fin septembre. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de renoncer à 50% de leur programme de vol vendredi.