L’affaire qui a secoué France 24 commence avec un article publié le 6 mars sur le site de l’organisation Camera, qui se présente comme une vigie de la couverture médiatique du Moyen-Orient. Dans cet article intitulé “Les divas antisémites des médias sociaux de France 24 arabe”, Camera a mis en évidence des messages incriminants de quatre journalistes de la rédaction arabophone de la chaîne publique française. Ces messages, présentés sous forme de captures d’écran, remontent certains à 2011.
Les journalistes incriminés sont Laila Odeh, correspondante palestinienne à Jérusalem, Dina Abi Saab, correspondante à Genève, Joëlle Maroun, ex-correspondante de la chaîne au Liban, et Sharif Bibi. L’utilisation de messages antérieurs leur permet d’être accusés de constamment glorifier les terroristes palestiniens, célébrer les attaques palestiniennes sur Israël, diffuser des propos antisémites et prôner l’annihilation d’Israël.
Le lendemain de la publication de cet article, le Centre Simon Wiesenthal a adressé une lettre ouverte à la chaîne France 24, dénonçant l’antisémitisme de ces journalistes. Cette lettre a conduit France 24 à suspendre ces journalistes d’activité, en attendant les résultats d’un audit interne.
Ce mercredi 15 mars, France 24 a annoncé la fin de la collaboration avec Joëlle Maroun, qui travaillait pour France 24 en tant qu’employée d’une société de production externe. Elle est également poursuivie en justice. Les trois autres salariés ont écopé d’un simple rappel à l’ordre.
Cette affaire a éveillé des souvenirs de l’année dernière lorsque des think tanks pro-israéliens ont accusé des journalistes arabes de la Deutsche Welle. Cette chaîne allemande a finalement décidé de se séparer de ces journalistes.
La chaîne publique française est maintenant au centre d’une polémique qui s’ajoute à l’incertitude financière de l’entreprise. Ce n’est pas la première fois qu’elle est confrontée à des accusations d’antisémitisme. L’an dernier, la chaîne a été critiquée pour avoir invité un membre de l’organisation terroriste du Hezbollah qui a qualifié l’Etat d’Israël de cancer.
Pour contrer ces accusations, France 24 a affirmé son attachement à la lutte contre toute forme de discrimination. Cependant, le comportement peu professionnel de certains de ses journalistes illustre la nécessité d’un examen minutieux des réseaux sociaux de tous les employés d’une entreprise, en particulier dans le cas de sociétés internationales opérant dans des zones controversées.