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A Strasbourg, la première tour d’habitation à énergie positive montre ses limites

A Strasbourg, la première tour d’habitation à énergie positive montre ses limites



La tour Elithis Danube de Strasbourg, présentée comme la première tour d’habitation à énergie positive du monde lors de son inauguration en 2018, est aujourd’hui remise en question. Ce bâtiment de 17 étages, équipé de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 219 kilowatts-crêtes (kWc) et composé de 63 appartements, avait été conçu pour allier confort moderne et faible coût énergétique.

Cependant, cinq ans après son inauguration, de nombreux résidents se plaignent de la qualité des équipements, de températures extrêmes durant les saisons chaudes et froides et de l’absence de suivi de la part du gestionnaire locatif, Gest’Home (filiale du Crédit Agricole). En effet, en décembre 2022, plusieurs appartements ont été touchés par des pannes de chauffage durant plusieurs semaines provoquant une vague d’indignation auprès des locataires qui ont dû alerter la presse locale. Le défaut d’entretien de la société chargée de la maintenance de l’installation est incriminé.

Thierry Bièvre, président-directeur général d’Elithis, la société conceptrice de la tour, explique que cette affaire est complètement décorrélée des performances du bâtiment et de ses capacités. Pour appuyer ses propos, il dévoile les chiffres de consommation énergétique des habitants de la tour. La vente de l’électricité générée par les panneaux photovoltaïques a permis de compenser en bonne partie les dépenses d’énergie des locataires (eau chaude, chauffage, électricité, consommations des parties communes). Sur les trois premières années, la facture annuelle moyenne s’élève à 84 euros par logement. Selon Elithis, elle est même négative pour 60 % d’entre eux, à -36 euros. La tendance devrait se poursuivre avec une facture proche de 122 euros par an et par logement en 2022.

Ce n’est pas la première fois que la tour Elithis Danube a fait l’objet de critiques. En 2019, des habitants protestaient déjà contre la qualité des équipements et l’isolation thermique insatisfaisante. À l’époque, Elithis affirmait que le problème provenait plutôt d’une mauvaise utilisation des équipements.

Le projet de la tour Elithis Danube avait pour ambition de faire de ses habitants des écocitoyens exemplaires, capables de maîtriser finement leur consommation d’énergie et même récompensés pour cela. Cinq ans plus tard, la tour est devenue un symbole des difficultés rencontrées dans la transition écologique et le défi de la conciliation entre performances énergétiques, confort et qualité de vie. La tour Elithis Danube aurait-elle atteint ses limites ?

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