La ville de Nîmes, avec une population de 150 000 habitants, est l’une des villes les plus surveillées de France, avec 587 caméras de vidéosurveillance en place. Selon un classement établi en 2020 par La Gazette des communes, la ville se situe entre la deuxième et la troisième place du podium, derrière Nice mais à peu près à égalité avec Marseille. Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier (Les Républicains), est fier de ce classement car il a toujours souhaité faire de Nîmes une ville pionnière en matière de vidéosurveillance de l’espace public. Il a été réélu pour un quatrième mandat en 2020.
Au moment où le Parlement français adopte la loi relative aux Jeux olympiques et paralympiques et portant diverses autres dispositions, qui autorise l’utilisation d’un traitement algorithmique des images issues de la vidéosurveillance, la préfecture du Gard est déjà équipée depuis plusieurs années d’un système automatisé de traitement des images. Cela signifie que Nîmes est à l’avant-garde de la mise en place de ce type de technologies.
Selon Richard Schieven, adjoint au maire à la sécurité, « la vidéosurveillance est un projet politique. C’est un système intéressant pour suivre en direct des événements, des manifestations. Cela a un effet préventif et dissuasif. Cette année, nous rajouterons une quinzaine de caméras. Notre volonté est d’arriver à six cents caméras dans la ville au bout du mandat. » Nîmes consacre 8 % de son budget à la sécurité, dont « 300 000 euros sont dépensés pour déployer entre vingt-cinq et trente caméras chaque année », précise un document de l’agglomération Nîmes Métropole. Au cours des vingt dernières années, « 8,6 millions d’euros ont été investis dans le système de vidéosurveillance et sa maintenance », selon les chiffres de la Ligue des droits de l’homme.
Nîmes se voit comme un laboratoire pour la vidéosurveillance depuis vingt ans et ne cache pas ses ambitions d’aller toujours plus loin. Courant mai ou juin, l’agglomération inaugurera l’Hyperviseur, un quartier général de la smart city qui concentrera tous les outils de gestion de la ville en un seul et même lieu. Le projet précise que « grâce à l’intelligence artificielle (IA), différents objets visualisés par une caméra de vidéoprotection pourront être désormais classifiés et comptés ». L’objectif est également de faciliter la reconnaissance des comportements, de détecter des personnes en situation de détresse, de repérer des attroupements, des problèmes de trafic routier ou de stationnement, d’analyser la fréquentation d’un centre-ville.
D’autres projets similaires en France seraient bien avancés, mais pas encore opérationnels. Nîmes est donc un cas particulier en matière de vidéosurveillance en France, une ville qui investit massivement pour garantir la sécurité de ses habitants et qui pousse les limites de la technologie pour atteindre cet objectif.