# A LA FRONTIÈRE AVEC LE MEXIQUE, EL PASO, PORTE D’ENTRÉE DU RÊVE AMÉRICAIN
Depuis le jeudi 11 mai 2023, le Texas a vu débarquer à El Paso des migrants en situation irrégulière qui campaient devant le mur qui sépare le Mexique des États-Unis. Cette vague d’arrivée a été rendue possible par l’abrogation du « Title 42 », une loi adoptée au début de la pandémie de Covid-19 par l’administration Trump pour expulser les nouveaux arrivants sans même examiner leur demande d’asile. Les autorités Ont donc ouvert les portes aux migrants qui ont ensuite été détenus entre trois et cinq jours, dans les installations de la Border Patrol avant d’être relâchés à El Paso. Ils ont tous obtenu une convocation pour se présenter dans quelques mois devant un juge, et pensent tenir là le sésame.
## MARIA FAZIO, UN RÉCIT D’UNE TRAVERSÉE PERILLEUSE
Sur le pont international Santa Fe, où les drapeaux mexicain et américain marquent la frontière entre les villes de Ciudad Juarez (Mexique) et d’El Paso (États-Unis, Texas), des migrants attendent d’être reçus par les autorités étatsuniennes, grâce à l’application mobile CBP One, le système mis en place par les États-Unis pour centraliser les demandes d’asile. Maria Fazio, 22 ans, s’est lancée seule dans la traversée du Mexique, avec pour objectif les États-Unis, et vient d’atteindre son but. Elle a obtenu ce rendez-vous si convoité pour déposer une demande d’asile aux États-Unis. Elle est entrée légalement sur le territoire américain, mais, pour y rester, elle devra présenter un passeport et le nom d’une personne qui se porte garante, documents qu’elle ne possède pas. Sa demande d’asile sera probablement rejetée.
## DES RÉFUGIÉS S’INSTALLENT DANS DES LOCAUX DE L’ÉGLISE DU SACRÉ-CŒUR
Les locaux de l’église du Sacré-Cœur qui accueillent les migrants sont de nouveau pleins. Quelque 200 personnes, en majorité de jeunes Vénézuéliens, sont assises sur un muret ; des familles se sont installées plus loin, par terre, sur les cartons et les couvertures que vient de distribuer la Croix-Rouge américaine. Des toilettes chimiques barrent la rue et les plus jeunes jouent au ballon. Les réfugiés qui ont obtenu un rendez-vous pour déposer une demande d’asile ont généralement une grande confiance en l’issue du processus, notamment pour pouvoir obtenir un permis de travail. Certains quittent rapidement El Paso en direction de Dallas, Chicago ou Miami.
## FERNANDO GARCIA ET LE RÉSEAU FRONTALIER DES DROITS DE L’HOMME À EL PASO
Fernando Garcia dirige depuis vingt-cinq ans le réseau frontalier des droits de l’homme à El Paso et prévient que tous ceux qui sont entrés illégalement aux États-Unis ont peu de chance de voir leur demande d’asile acceptée. Ils risquent l’expulsion. Pourtant, beaucoup gardent l’espoir que la vie sera meilleure aux États-Unis qu’elle ne l’était dans leur pays d’origine.
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Pour en savoir plus:
– « A Ciudad Juarez, l’errance des migrants ballottés entre Mexique et Etats-Unis » (article pour abonnés) in Le Monde
– « Etats-Unis : au Texas, Joe Biden s’attaque, avec retard, à la question migratoire » (article pour abonnés) in Le Monde