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à Bruxelles, un conseil extraordinaire pour oublier la crise de l’« Ocean-Viking »

à Bruxelles, un conseil extraordinaire pour oublier la crise de l’« Ocean-Viking »


Des migrants à bord de l’« Ocean-Viking » avant leur débarquement à Toulon, le 11 novembre 2022.

Envoyer un message d’unité de l’Europe et clore définitivement une séquence désastreuse de désunion sur la question migratoire. Tel est l’enjeu du conseil extraordinaire des ministres de l’intérieur des Vingt-Sept qui se réunit vendredi 25 novembre. Il intervient deux semaines après la crise diplomatique majeure entre la France et l’Italie au sujet de l’accueil de l’Ocean-Viking et de ses 234 passagers. Une crise qui a cependant permis au nouveau gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni de faire remonter le sujet au sommet de l’agenda politique du continent.

Depuis le début de 2022, près de 280 000 arrivées irrégulières ont été enregistrées en Europe, selon l’Agence de gardes-frontières et de garde-côtes Frontex. Alors qu’environ trois millions de personnes entrent régulièrement chaque année sur le continent, le phénomène reste mesuré et bien loin des années 2015 et 2016, quand plus d’un million de migrants y arrivaient de manière irrégulière.

Malgré cela, sur certaines routes migratoires, les taux de croissance sont élevés, après deux années de baisse des entrées, liées notamment au Covid-19. Dans le Sud, près de 90 000 personnes – un chiffre en hausse de 59 % –, ont bravé les flots de la Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes, tandis que 130 000 ont pris le chemin des Balkans – une hausse de 168 % sur un an.

Lire aussi notre éditorial : « Ocean-Viking », un désastre européen

Dans ce contexte, tous les Etats membres de l’Union européenne (UE) souhaitent relancer les discussions. « Qu’il s’agisse de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Autriche, de l’Allemagne, des pays d’Europe centrale et même des pays baltes, tous sont désormais concernés par cette question, constate un diplomate à Bruxelles. Il devient nécessaire de trouver une solution européenne pérenne. » Et pas question d’en rester au seul sujet de la voie méditerranéenne, qui intéresse l’Italie. « Il faut profiter du moment pour enclencher une dynamique politique afin d’aboutir, enfin, sur le pacte asile et migration », juge un responsable européen. Ce pacte, dévoilé en 2020 et qui rassemble une dizaine de textes législatifs, est encalminé depuis deux ans tant au Conseil qu’au Parlement.

Mesures défensives

Lundi, la Commission a publié un plan d’action d’une vingtaine de mesures, largement inspiré de son pacte, afin de préparer la réunion des ministres de l’intérieur. Si l’exécutif communautaire a rappelé à de nombreuses reprises à l’Italie qu’elle devait respecter le droit international et accueillir les passagers sauvés en mer, il donne des gages à Rome et, plus largement, aux tenants d’une politique toujours plus ferme contre l’immigration irrégulière en Europe. « Le climat est aujourd’hui au durcissement sur ces sujets dans toute l’Europe », observe Damien Carême, un eurodéputé écologiste spécialiste du sujet.

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