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Fiestas, jacuzzis, call-girls… La multiplication des « Airbnb » sème la zizanie autour de Disneyland

Fiestas, jacuzzis, call-girls… La multiplication des « Airbnb » sème la zizanie autour de Disneyland


Si vous voulez rendre fou Alexis Gillet, faites-lui écouter le vrombissement d’un jacuzzi. Ce grondement sourd, associé à de la musique forte et à des éclats de rire, est devenu le pire cauchemar de ce trentenaire, employé dans la restauration. Tout remonte à la mi-2020, lorsqu’il achète pour 200 000 euros un 50 mètres carrés dans la ville nouvelle de Serris (Seine-et-Marne), non loin du RER Val-d’Europe.

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Le quartier respire la tranquillité : des résidences néohaussmanniennes lisses et soignées comme dans un parc Disney, une place piétonne, d’élégants cafés sous les arcades… Alexis Gillet ignore que dans sa résidence, plusieurs logements sont loués comme meublés touristiques, sur Airbnb ou sur des plates-formes concurrentes. Celui au-dessus de chez lui se révèle en permanence occupé par des visiteurs, attirés, outre le jacuzzi, par la proximité de Disneyland, les boutiques de la Vallée Village, la gare TGV, le RER qui conduit rapidement au centre de Paris… Et sans doute aussi par ce décor d’un Paris rêvé à la sauce Disney, pour un tarif bien moins cher que dans la capitale.

Pendant plusieurs mois, Alexis Gillet vit un enfer. « Des soirées jacuzzi tous les week-ends, parfois en semaine, des allées et venues dans les couloirs, je ne dormais plus. » Il dépose une main courante, porte plainte pour tapage nocturne, fait constater les niveaux de bruit par huissier. « La police intervenait, mais était impuissante. Deux jours après, ça recommençait, avec d’autres personnes. » Il finit par prendre un avocat : dix-huit mois de procédure juridique pour une victoire au tribunal – le propriétaire a dû mettre fin à la location touristique, et Alexis Gillet a reçu 1 000 euros de dommages et intérêts – « mais j’ai mis 5 000 euros de ma poche », soupire-t-il. Dégoûté, il vient de revendre son appartement, et s’est installé à Chelles, une ville « sans ce problème », dit-il.

En bord de bourg s'étalent prés et terrains vagues sur lesquels seront construits les futurs programmes immobiliers. Ici, le 24 novembre 2022.

Chessy, Serris, Magny-le-Hongre… Ces villes nouvelles du Val d’Europe, dont le développement urbain a été en grande partie réalisé par Disney, ont vu leur nombre d’appartements « Airbnb » exploser ces dernières années. A Serris (8 000 habitants), le site spécialisé AirDNA recense pas moins de 400 annonces d’appartements ou de maisons à louer à la nuit – c’est deux fois plus qu’en janvier 2019. Les taux d’occupation avoisinent les 90 %. Au total, environ 8 % des logements de cette commune sont désormais des meublés touristiques – une proportion deux à trois fois plus importante qu’à Paris. « Et dans les immeubles les mieux situés, il y a parfois 20 % à 50 % d’appartements sur Airbnb », assure Philippe Descrouet, le président (Union des démocrates et indépendants, UDI) de l’agglomération du Val d’Europe, parti en guerre contre ces formes d’hébergement.

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