Les États-Unis et l’Union européenne peuvent échapper à la récession tout en ramenant l’inflation à un niveau acceptable, a estimé mardi un responsable de la Banque centrale américaine (Fed), qui juge qu’un «atterrissage en douceur» est réalisable dans ces deux économies.
«Un atterrissage en douceur est possible aux États-Unis et dans l’Union européenne», a indiqué le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, lors d’un discours à l’Université de New York.
Il faut pour cela que le «changement» de politique monétaire soit «correctement exécuté», c’est-à-dire le passage d’une politique accommodante pendant la pandémie à une politique plus ferme face à l’inflation.
Un élément clé pour cela, a-t-il souligné, réside dans les anticipations d’inflation.
En effet, si les marchés et consommateurs s’attendent à ce que les prix restent sur leur trajectoire ascendante, ils vont agir en conséquence: les magasins vont continuer à augmenter leurs prix, les consommateurs vont se dépêcher d’acheter avant que les prix ne grimpent encore, les salariés vont demander des salaires plus élevés, etc.
«L’inflation actuelle aux États-Unis et dans la zone euro est proche des niveaux (à deux chiffres) des années 1970», a souligné James Bullard.
La lutte contre l’inflation, à l’époque, «a coûté cher» à l’économie américaine, avec plusieurs périodes de récession, mais cela est dû, selon le responsable, au fait qu’elle «n’était pas crédible au départ» car «peu faisaient confiance à la Fed pour réduire l’inflation après l’avoir laissée monter pendant une décennie».
Par conséquent, le président de la Fed de l’époque, Paul Volcker, «devait gagner en crédibilité» en tapant fort.
Mais «la Fed et la BCE ont une crédibilité considérable par rapport à leurs homologues des années 1970», a encore commenté le président de la Fed de Saint-Louis.
«L’inflation a été plus forte au deuxième trimestre que ce à quoi je m’attendais», par conséquent «nous allons devoir aller un peu plus haut» que prévu, a-t-il également déclaré, a rapporté la chaîne CNBC.
Les taux directeurs de la Fed, qui donnent le ton aux banques commerciales aux États-Unis et sont actuellement situés entre 2,25 et 2,50%, devront être relevés jusqu’à 3,75%-4% d’ici fin 2022, a ainsi anticipé James Bullard.
L’inflation a atteint aux États-Unis 9,1% sur un an en juin, un record depuis 1981. Dans la zone euro aussi, elle a été propulsée à un nouveau record en juillet, à 8,9% sur un an.