La situation financière des institutions de prévoyance s’est significativement détériorée au premier semestre 2022, selon les dernières projections. Inflation, hausse des taux d’intérêts, guerre en Ukraine et situation pandémique en Chine sont invoquées.
Le taux de couverture moyen a baissé à 103,4% à la fin juin, a indiqué jeudi la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle. A la fin de l’année dernière, il était encore de 118,5%, un record.
L’organe de surveillance a toutefois nuancé ses propos en précisant que l’extrapolation avait plutôt tendance à surestimer la détérioration. En effet, la nette hausse des taux d’intérêt n’est pas reflétée dans l’évaluation des engagements.
Des causes multiples
La pression inflationniste, les hausses de taux d’intérêt qui en découlent ainsi que les incertitudes géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, et la situation pandémique en Chine ont provoqué des chutes dans presque toutes les catégories de placement, est-il indiqué dans le communiqué.
Selon les calculs, 285 institutions de prévoyance se trouvent actuellement en situation de sous-couverture, indique la Commission de haute surveillance. Fin 2021, elles n’étaient que 13. Le rendement moyen était donc de -12,3% au cours des six premiers mois de l’année en cours. A titre de comparaison, pour l’ensemble de l’année 2021, le rendement net moyen de la fortune était de 8%.
Monitorage mensuel
La commission effectue un monitorage de la situation financière des institutions de prévoyance en Suisse. Sur la base d’une enquête annuelle auprès des caisses de pension et de données sur l’évolution des marchés de placement, elle établit chaque mois des projections.
Au total, les données de 1324 institutions de prévoyance, représentant un total de bilan d’environ 831 milliards de francs, ont été prises en compte dans l’extrapolation actuelle.
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ats/boi