Le gouvernement a essuyé un nouveau revers à l’Assemblée, lundi 25 juillet, avec le vote d’un soutien à hauteur de 230 millions d’euros pour les foyers se chauffant au fioul, dans le contexte d’inflation actuelle.
L’exécutif a tenté de défendre une mesure plus ciblée à destination des ménages modestes avec 50 millions d’euros de budget. Mais l’amendement du député des Républicains (LR) Jérôme Nury l’a emporté par 164 voix contre 153, grâce à l’alliance de la Nupes, de LR et du Rassemblement national (RN), nouvelle illustration des difficultés rencontrées par le gouvernement, en l’absence de majorité absolue au Palais-Bourbon.
Jérôme Nury (Orne) a souligné « l’urgence de la situation », y compris pour les « classes moyennes », plaidant pour une « aide temporaire et exceptionnelle ». « Une partie de ce Parlement ne se rend pas compte de la situation d’urgence sociale sur le fioul », a soutenu Jean-Philippe Tanguy (RN).
Un « sujet évident » pour la majorité
La socialiste Claudia Rouaux a estimé qu’il y avait « énormément de familles qui ont du mal à remplir leurs cuves », avec parfois « dix chèques » successifs pour étaler les paiements de centaines d’euros. Chez LRM, Mathieu Lefèvre a jugé que le « fioul » est un « sujet évident » pour l’hiver à venir mais « ne peut pas être traité à la volée avec un amendement à 230 millions d’euros, dont on ne connaît pas les critères » et qui n’est « pas précis ».
Un précédent couac avait eu lieu, samedi soir, avec la décision de l’Assemblée, contre l’avis du gouvernement, d’allouer 120 millions aux départements pour compenser la hausse du RSA. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’était dit « stupéfait de voir des parlementaires qui n’ont que les mots de “rétablissement des finances publiques” à la bouche engager de telles dépenses ».