Après trois mois de manifestations, d’actions et de grèves pour la réforme des retraites, la filière parisienne du déchet a relancé, jeudi 13 avril, un nouveau mouvement de grève pour continuer la mobilisation, quoi que décide vendredi 14 avril le Conseil constitutionnel.
Le premier mouvement, du 6 au 29 mars, avait entraîné une accumulation spectaculaire de déchets dans la moitié des arrondissements parisiens, ceux collectés par des éboueurs du secteur public. Un préavis a également été déposé par une intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE-CGC chez Veolia. Il s’agit de lancer un « acte 2 » avec le projet, exprimé dans un tract, de « mettre Paris sous les poubelles » pour mieux se faire entendre.
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Comme lors du premier mouvement, le préavis de grève de la CGT de la filière déchets et assainissement de Paris s’articule avec un mouvement de blocage des incinérateurs, dont les agents sont liés, eux, à la filière de l’énergie. Cette stratégie ne peut fonctionner qu’avec le soutien d’autres manifestants venant d’autres secteurs, car les grévistes ne peuvent pas eux-mêmes bloquer les garages, au risque de se mettre en infraction.
Blocage des incinérateurs
Jeudi matin, de nombreux étudiants franciliens se sont notamment rendus dès 5h15 pour bloquer la sortie des camions-bennes publics de leurs garages à Aubervilliers ou Romainville, puis à 8 heures, devant les incinérateurs de la petite couronne (Saint-Ouen, Issy-les-Moulineaux, Ivry-sur-Seine) pour empêcher que les camions sortis viennent déverser leur collecte.
Au final, si la mairie de Paris ne communique pas de chiffres de grévistes, elle a indiqué que tous les incinérateurs étaient bloqués jeudi après-midi, ainsi que « quelques » garages – 116 bennes sont sorties jeudi matin sur un total d’environ 200.
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Quelques dizaines de policiers étaient présents autour de chaque garage jeudi matin. À Aubervilliers (collecte des 7e et 18e arrondissements), sept personnes ont été interpellées dont quatre militants syndicaux, lors de ce que la CGT a dénoncé comme « une charge gratuite et dangereuse » des policiers. La centrale syndicale a insisté dans un communiqué que « les responsables de la collecte et le gouvernement commettent une grave erreur en jouant aux provocations pour décourager les mobilisations ».
Soutien des grévistes
Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT, s’est déplacée jeudi matin pour soutenir les grévistes dans les garages et à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine. Elle a affirmé