Courtisées de toutes parts par des projets d’extraction de lithium et autres minéraux critiques dont regorge leur territoire, les communautés cries du Nord-du-Québec tentent de répondre au mieux à cet engouement de l’industrie, sans renier au passage leurs valeurs de préservation et de développement des ressources.
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« Nous vivons une situation assez unique où des développeurs nous viennent vraiment de tous les côtés en même temps, confirme la grande cheffe du Grand Conseil des Cris du Québec, Mandy Gull-Masty. Devant cet intérêt pressant de l’industrie minière, nous devons vite nous doter d’un plan afin de mieux canaliser, ou coordonner, leurs demandes. »
En entrevue à Waswanipi, un village autochtone situé à plus de 800 kilomètres au nord de Montréal, la titulaire de la plus haute fonction politique de la Nation crie d’Eeyou Istchee évite de s’emballer lorsque questionnée sur la multiplication des projets miniers sur son territoire.
Exploration
Ressources Bonterra, Allkem, Nemaska Lithium, Osisko et Critical Elements sont autant de sociétés minières qui mènent actuellement des projets sur leurs terres traditionnelles, une immense contrée nordique s’étendant à l’est de la baie James et au sud-est de la baie d’Hudson sur 400 000 km2.
La plupart de ces minières tentent de répondre ainsi aux besoins que suscite la demande exponentielle pour les minéraux nécessaires à la fabrication de panneaux solaires et batteries destinées aux voitures électriques.
« Je ne dirais pas que nous sommes encore prêts à nous engager à fond dans ces développements. Plutôt, je dirais que nous sommes en exploration de ce que pourrait devenir l’exploitation du lithium sur notre territoire », prend soin de nuancer la grande cheffe Mandy Gull-Masty, en entrevue avec Le Journal.
Les Cris, insiste-t-elle, accordent une importance capitale aux résultats d’études d’impact environnementales, de même qu’à l’accessibilité sociale et culturelle des projets envisagés par les minières. « Les intentions des développeurs, en termes de contribution à la région et à la Nation crie, sont vraiment ce qui nous permet de déterminer les projets qui iront de l’avant. »