Denys et Antonina, Marie-Josée et Jason, Clique et Sunny Boisvert sont les finalistes de la quatrième saison de «Révolution». Au terme des demi-finales, dimanche soir, durant lesquelles les candidats devaient danser un moment personnel de leur vie, les quatre entités ont remporté les meilleures notes de la soirée.
Clique, 14 à 20 ans, Saint-Basile-le-Grand
Choisir un moment personnel commun à toutes les filles de la troupe n’a pas été évident. «On a décidé d’y aller avec l’anxiété, a expliqué Audrey. C’est quelque chose qui touche la majorité d’entre nous à des degrés différents.»
Les six filles ont senti la pression s’accentuer avant cette étape. «On ne voulait pas décevoir personne, a confié Karel. On veut toujours se dépasser et se renouveler dans nos chorégraphies. On a travaillé super fort avec un grand souci du détail pour ce numéro.»
Depuis le début de la saison, elles ont vraiment pris de la maturité, autant dans leurs chorégraphies que dans leur vie personnelle, et ça se voit sur la scène. «Révolution est une expérience intense, a analysé Karel. On y pense tous les jours, on travaille au quotidien dans ce but. C’est intensif et ça nous a aidés à évoluer et à grandir en tant qu’êtres humains.»
Les sujets abordés dans leurs numéros les ont aussi forcés à réfléchir, à comprendre et à délivrer des émotions nouvelles. «Quand on regarde notre numéro d’audition, on voit qu’on n’est plus les mêmes danseuses, on n’est plus les mêmes humains, le travail d’équipe a énormément évolué depuis le début.»
Pour la finale, Audrey a révélé qu’elles avaient choisi d’aller ailleurs: «On est allées dans quelque chose de plus mystérieux, on raconte vraiment une histoire d’un autre genre. Les gens vont être surpris».
Antonina et Denys, 32 et 37 ans, New York
Ukrainiens d’origine, Denys et Antonina vivent aux États-Unis depuis plusieurs années, mais la guerre qui sévit dans leur pays les touche au plus haut point. C’est le sujet qu’ils ont choisi d’aborder dans leur dernière prestation. L’émotion traversait l’écran et ils ont mérité le meilleur pointage de la soirée.
«C’était très important pour nous de partager ce qui se passe actuellement en Ukraine, a raconté la danseuse. Ce qui se passe actuellement là-bas est complètement incompréhensible, c’est une tragédie avec les destructions, des morts, de la souffrance… On est chanceux d’avoir une plateforme pour exprimer tout ça.»
Le couple a eu beaucoup de difficulté durant la création de ce numéro. «C’était difficile émotionnellement, a-t-elle poursuivi. On voulait être sûrs de partager la douleur du peuple ukrainien à travers nos mouvements. Il y a eu beaucoup de souffrances et de larmes durant la création. Mais une fois qu’on était sur la scène, on était concentrés sur la performance.»
Leur défi de vouloir faire passer le désespoir et la douleur induits par la guerre a été pleinement réussi. En route vers la finale, Denys et Antonina se sentent à leur meilleur, même si la fatigue commence à s’accumuler. «On est aussi un peu stressés parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de temps entre la demi-finale et la finale. On veut aussi toujours donner le meilleur de nous-mêmes.»
Marie-Josée et Jason, 28 et 20 ans, Montréal et Saint-Sauveur
Marie-Josée et Jason ont choisi de faire un numéro sur la violence conjugale. «On trouvait que ce sujet pouvait être dansé, mais on a beaucoup hésité», a affirmé la danseuse avant que Jason poursuive: «On a essayé plusieurs options, mais la violence conjugale était le plus réaliste à faire sur scène. On était plus inspirés au niveau chorégraphique pour ce concept».
Leur duo illustrant une dispute conjugale qui finit mal a été poignant, et même déstabilisant, autant pour les maîtres que pour le public. «On est toujours surpris et très humbles par rapport à notre travail, a avancé Marie-Josée. Notre seule certitude, c’est qu’on se donne à fond à chacune de nos prestations. On a vraiment donné beaucoup de cœur et d’émotion cette fois-ci, on a livré un morceau très personnel de nos vies.»
Si cette histoire évoquait un moment vécu par sa complice, Jason s’y est aussi retrouvé. Le duo s’était fixé le but d’arriver jusqu’en finale, mais cet objectif n’était pas le point central de leur motivation.
«On avait comme mission de donner notre 100 % chaque fois qu’on allait sur scène, a évoqué le danseur. On préfère vivre le moment présent au maximum, tout donner pour que chaque numéro soit parfait et qu’on en soit fier. On a voulu être sincères au maximum dans ce numéro comme dans tous les autres.» Après avoir investi autant de temps, d’argent et d’heures de pratique, leur motivation est maintenant de terminer cette expérience en se donnant à fond pour être tous deux fiers du résultat.
Sunny Boisvert, 25 ans, Saint-Lin–Laurentides
Depuis le début de la saison, Sunny Boisvert répète qu’il veut se rendre en finale et gagner le prix de 100 000 $; une partie de son objectif est donc atteinte. Il a pourtant eu un peu peur, dimanche, en dansant un moment personnel.
«C’était assez stressant parce que ce sont des histoires personnelles, et il y a des émotions qui viennent nous chercher, a-t-il raconté. Mais je suis content de ma performance et je pense que je mérite d’être passé en finale.»
Pour lui, cette seconde expérience à «Révolution» (il avait participé à la saison 1 en duo) lui a montré que, dans la vie, tout est possible.
«Nous sommes les seuls freins pour nous arrêter dans notre quête vers un but, c’est juste notre mental et notre volonté qui nous bloquent. Mais si on se dit qu’on est capable et qu’on met les efforts nécessaires, rien n’est impossible. On peut arriver à tout.»
Après l’avoir visualisé et en avoir souvent parlé, le danseur ne réalise pas encore son exploit. «Le fait d’être arrivé en finale, c’est comme si je n’y croyais toujours pas. Maintenant, je suis juste dans les 50 derniers mètres avant la ligne d’arrivée. Il faut que je donne tout ce qu’il me reste pour finir en beauté.»
Les candidats en finale:
Clique, 14 à 20 ans, Saint-Basile-le-Grand
Antonina et Denys, 32 et 37 ans, New York
Marie-Josée et Jason, 28 et 20 ans, Montréal et Saint-Sauveur
Sunny Boisvert, 25 ans, Saint-Lin–Laurentides