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GenèveNouvelles limites de bruit pour l’aéroport
De nouveaux seuils sonores admissibles ont été fixés pour Cointrin. Pas assez pour des associations de riverains, qui vont recourir en justice.
Nouvelles limites de bruit, quotas pour les vols de nuit en retard, nouvelle sortie de piste rapide. C’est ce que prévoit le nouveau règlement d’exploitation de l’aéroport de Genève. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a donné son feu vert vendredi.
«Il s’agit là de l’aboutissement d’un processus commencé en 2013 entre les services fédéraux et cantonaux compétents et l’exploitant de l’aéroport», indique le DETEC. Le Canton, lui, salue une étape «importante» dans la mise en œuvre du Plan sectoriel de l’infrastructure aéronautique (PSIA).
Taxes «fortement dissuasives»
La fiche PSIA de Cointrin délimite ainsi une limite maximum de bruit admissible, ainsi qu’une réduction de bruit pour l’horizon 2030. Le bruit nocturne est particulièrement visé. Un nouveau système contraignant de quotas pour réduire les décollages de vols en retard après 22h est introduit. Il prévoit «la perception de taxes progressives et fortement dissuasives en cas de dépassement des quotas».
En outre, la décision fédérale permettra la construction d’une nouvelle sortie de piste rapide, «nécessaire pour l’aéroport de Genève». Elle aura également un impact sur l’aménagement du territoire, puisqu’à l’avenir, les projets de construction «prendront formellement en compte les espaces couverts par les courbes de limite de bruit ainsi instituées», annonce l’Etat.
«Croissance démesurée»
Mais, alors que les autorités se félicitent, plusieurs associations de riverains estiment que le plan visé n’est pas suffisant. La mise en œuvre du nouveau règlement «exposerait 29’000 personnes à des nuisances sonores trop élevées en 2030», dénoncent la CARPE*, l’ATCR** et l’ARAG***. Celles-ci estiment qu’avec la nouvelle décision, «il est prévu pas moins de 11’000 mouvements par an après 22h, soit 30 vols par nuit».
Citant l’exemple de l’aéroport de Zurich, les associations plaident notamment pour interdire tout vol entre 23h et 6h, sauf pour des besoins sanitaires ou diplomatiques, ainsi que pour une «limitation stricte» de l’exploitation entre 22h et 23h et entre 6h et 7h. Pointant une «croissance démesurée de l’aéroport» nocive pour la santé et l’environnement, elles annoncent qu’elles vont saisir le Tribunal administratif fédéral pour contester le nouveau plan d’exploitation.
*Coordination régionale pour un aéroport urbain respectueux de la population et de l’environnement
**Association transfrontalière des communes riveraines de l’aéroport
***Association des riverains de l’aéroport
(leo)