Deux études parues récemment montrent que les jeunes s’enthousiasment pour la politique conventionnelle, comme user du droite de vote. En revanche, les mouvements politiques de la jeunesse et les manifestations ont moins la cote.
Grève pour le climat, grève des femmes ou Black Lives Matter, ces mobilisations ont fait descendre les jeunes dans la rue ces dernières années, mais l’engouement semble retomber.
Les 15-25 ans qui pensent que les mouvements de jeunes constituent le seul moyen de faire changer les mentalités sont moins nombreux (36% en 2022, contre 52% encore en 2019), selon les résultats d’un sondage gfs.bern, datés d’octobre et réalisés pour la plateforme Easyvote.
La proportion de ceux qui jugent incompréhensible de faire la grève plutôt que d’utiliser les instruments de démocratie directe, comme l’initiative populaire, pour faire passer leurs revendications, est stable (41%).
Préférence pour la politique conventionnelle
La tendance à utiliser davantage les instruments politiques institutionnalisés se dessine aussi parmi la jeunesse. Ainsi, 86% des sondés qui auront le droit de vote lors des prochaines votations ou qui l’ont déjà souhaitent y participer. Ce taux s’élève à 78% pour les votations fédérales. Ces deux valeurs représentent des pics depuis le début de l’enquête il y a sept ans.
Parmi les autres instruments de la vie politique, 51% déclarent « probable » de participer à la signature d’initiatives populaires, de référendums ou de pétitions et 45% à des élections. Mais seuls 34% mentionnent les manifestations sur des thèmes importants ou des événements alliant plaisir et action politique.
Un constat que confirme une autre étude, mandatée par la commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse (CFEJ) et parue mardi. La participation politique conventionnelle (votations et élections) est la plus utilisée par les jeunes. Les formes non conventionnelles d’engagement sont moins répandues mais pas absentes, au premier rang desquelles on trouve la consommation à motivation politique (boycott ou achats « conscients »). La participation à des manifestations non autorisées ou l’implication dans des mouvements sociaux sont également citées.
Désengagement des mouvements
« Les mouvements politiques décollent souvent très vite, puis perdent en soutien parce qu’on remarque qu’il n’est pas si facile d’obtenir des résultats concrets ou que cela ne va pas aussi vite qu’on l’espérait », analyse dans le 12h45 la politologue et directrice d’Easyvote Fanie Wirth. « Cette frustration fait qu’un certain nombre de personnes se désengagent de ces mouvements », conclut-elle.
Les jeunes se tournent en revanche vers les sections jeunes des partis, dont le nombre des adhérents a pris l’ascenseur depuis la crise sanitaire. « Personnellement, j’étais très frustrée, après une année de grève pour le climat, je me disais: ‘à la 5e mobilisation, voilà déjà que plus personne ne nous écoute’. C’est pourquoi j’ai décidé de me rapprocher des organes de décision », raconte dans le 12h45 Julia Küng, co-présidente des Jeunes Vert-e-s suisses.
>> David Tschan, chef de délégation pour l’association « Swiss Youth for Climate », interrogé dans le 19h30 son engagement après avoir participé à la COP27:
Sujet TV: Séverine Ambrus
Adaptation web: ami avec ats