Une mère de famille du quartier Parc-Extension à Montréal dont la maison a été criblée de balles dans la nuit de jeudi à vendredi se dit « terrorisée » et « ébranlée » d’avoir frôlé la mort de si près.
« Les coups de feu ont été tirés dans la fenêtre de ma chambre, où je dormais avec mon mari. Je remercie le Bon Dieu de nous avoir protégés. C’est lui qui nous a sauvés », confie la femme, les larmes aux yeux.
Vers 2 h, la dame raconte être tombée de son lit en entendant des coups de feu. Son mari, qui est gravement malade, était étendu à côté d’elle, terrifié.
« Je cherchais mon téléphone dans le noir et j’ai composé le 911. J’ai dit qu’il y avait des fusils qui nous tiraient », poursuit la mère de famille qui, craintive, a requis l’anonymat.
À leur arrivée sur les lieux, les policiers ont trouvé plusieurs douilles d’armes à feu au sol et ont constaté des impacts dans la fenêtre de la résidence.
Lors du passage du Journal quelques heures après la fusillade, la maison était plongée dans un silence lourd, brisé parfois par les miaulements du chat et les sanglots de la femme, visiblement encore très ébranlée par les événements.
Une scène à glacer le sang
Dans la chambre à coucher du couple, les traces des projectiles parlaient d’elles-mêmes.
« Ici, la porte de ma garde-robe a été criblée de balles. Même mes vêtements à l’intérieur sont déchirés », se désole la propriétaire de la maison, dont les fenêtres ont aussi été fracassées.
De ses doigts, elle trace les contours des trois impacts de balles qui ont traversé la porte de sa penderie, tout près du lit.
La scène est éclairée par des jets de lumière qui surgissent du rideau percé par les projectiles.
Elle affirme ne pas avoir vu le ou les suspects fuir la scène.
Trop sonnée par les événements, elle est restée agenouillée sur le plancher jusqu’à l’arrivée des policiers.
« Du jamais-vu »
La femme ne comprend pas comment sa maison a pu être ciblée. Elle n’a jamais rien vécu de semblable, dit-elle, encore ébranlée.
« Je n’ai jamais vu ça. On a immigré ici il y a 33 ans et on n’a jamais eu de problème », affirme la dame, qui travaille dans un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD).
Selon elle, les suspects auraient ciblé une maison de façon aléatoire ou se seraient trompés de cible.
« J’ai la tête qui tourne quand je pense à ça. J’ai pris des médicaments pour que ça arrête de tourner », s’explique-t-elle, la tête entre les mains.
Au moment d’écrire ces lignes, aucun suspect n’avait été arrêté.