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NeuchâtelSe sentant trahi, le prostitué avait violemment disjoncté
La Cour a condamné, jeudi, un escort mexicain qui s’en était pris à deux clients. L’un d’eux avait failli y rester.
«On ne laisse pas quelqu’un pour mort parce qu’il vous demande de partir après un week-end», a tonné Me Philippe Kitsos, jeudi devant le Tribunal de La Chaux-de-Fonds (NE). L’avocat y défendait Alain*, septuagénaire qui a fait les frais de la colère de Juan* en 2021. Ce trentenaire mexicain vivait de ses charmes auprès des hommes. Il était arrivé en Suisse grâce à Luc*, un client suisso-mexicain rencontré au Mexique. Amouraché de Juan, ce vétérinaire avait invité le Latino à le rejoindre pour trois mois.
Mais une fois à Genève, Luc s’était vite lassé. «Bon prince», il avait toutefois décidé d’héberger le Mexicain le temps convenu. Mais fin juillet, deux semaines avant la fin de son séjour, Juan avait tout saccagé chez Luc. Peu avant, ce dernier avait fait comprendre à son hôte qu’il devrait se débrouiller seul s’il décidait de rester en Suisse.
Tabassé, étranglé et ligoté
Après ce premier épisode de violence, Juan a vécu de la prostitution. Un mois après, il se retrouvait pour le week-end chez Alain, aux Ponts-de-Martel (NE). Comme le vieil homme lui avait demandé de quitter son domicile, le prostitué avait pété les plombs. Alain avait eu plusieurs côtes cassées et avait été étranglé jusqu’à perdre connaissance. Son bourreau l’avait ligoté avant de le voler et de vandaliser le logement.
Juan a écopé de 3 ans et 7 mois de prison. Le Mexicain devra aussi verser 15’000 francs de tort moral à Alain. Luc, qui avait également porté plainte, n’a rien obtenu.
* Prénoms d’emprunt
«Relents d’esclavagisme moderne»
Malgré la violence des faits, la Cour a dû se pencher sur un cas plus épineux qu’il n’y paraît. La procureure Sylvie Favre l’a convenu elle-même en préliminaire de son réquisitoire, évoquant une affaire «aux relents d’esclavagisme moderne». Un climat qu’a aussi souligné l’avocat du prévenu, avançant l’état de détresse dans le lequel se trouvait son client et le contexte d’un «problème de prostitution internationale». Ses arguments sont restés lettre morte.
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