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entre inflation, sponsors et économies à trouver, un budget difficile à équilibrer


Les anneaux olympiques exposés devant l’Hôtel de ville de Paris, le 2 septembre 2022.

Lundi 12 décembre. La date est surlignée dans l’agenda des principaux acteurs du rendez-vous olympique et paralympique de Paris 2024 (du 26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre). Ce jour-là, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), l’une des deux structures créées pour mettre sur pied l’événement – l’autre est la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), chargée de la construction des sites –, réunira son conseil d’administration. Au menu : la présentation d’un budget réactualisé.

Ce rendez-vous est tout sauf une formalité. Inflation, défi sécuritaire, quête difficile de partenaires financiers… Depuis plusieurs mois, Paris 2024 affronte des vents contraires. Avec un risque : la dérive des budgets. Les JO passés sont dans toutes les têtes, leur organisation ayant la plupart du temps été un gouffre financier.

« Aucun dérapage ne sera toléré, tant au niveau du Cojop [financé à 97 % par de l’argent privé] que de la Solideo [financée pour un peu plus de 40 % par de l’argent public] », a rappelé Michel Cadot, le délégué interministériel aux Jeux, s’exprimant à l’Assemblée nationale fin septembre. « Il n’y aura pas d’impôt JO », avait prévenu Emmanuel Macron, le 25 juillet, lors d’un conseil olympique et paralympique à l’Elysée. Sous-entendu : l’argent public ne bouchera pas les trous.

Les semaines qui viennent s’annoncent critiques pour le Cojop, qui doit trouver les moyens de présenter des comptes à l’équilibre. Fin juin, le comité d’audit, institué en 2018, a mis en garde : en l’état, les dépenses prévues excèdent les revenus escomptés. Il y a deux ans, le Cojop avait déjà dû trouver quelque 300 millions d’euros d’économies.

L’inflation, mauvaise invitée surprise

Les « marges de manœuvre » sont « de plus en plus réduites », reconnaît Tony Estanguet, son président. Signe de la difficulté, alors qu’il s’y refusait jusqu’à présent, l’organisateur a prévu de piocher – sans préciser le montant – dans sa réserve pour aléas de 315 millions d’euros, comme l’a déclaré la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, le 12 octobre devant des sénateurs.

L’inflation est la mauvaise invitée surprise. La guerre en Ukraine a entraîné une augmentation des prix qu’il était impossible de prévoir en début d’année. Pour couvrir la hausse jusqu’en 2025, la Solideo a prévu une rallonge de l’ordre de 150 millions d’euros à son budget. Ce surplus – le chiffre exact doit être affiné d’ici à un conseil d’administration mi-décembre – sera financé par l’Etat à hauteur de 96 millions. Le tiers restant reviendra aux collectivités locales parties prenantes (Ville de Paris, département de la Seine-Saint-Denis, Métropole du Grand Paris et région Ile-de-France).

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