KANSAS CITY | Dans le vestiaire des Bills, après la victoire durement arrachée au compte de 24 à 20 face aux Chiefs dans l’environnement hostile de Kansas City, pas de grande éruption de joie. Quelques cris ici et là, un brin de musique, mais loin de l’ambiance à laquelle on pourrait s’attendre après un gain si émotif. Les Bills sont en mission et savent qu’ils n’ont gagné que la première manche.
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Il fallait voir les entraîneurs des Bills défiler un à un vers la porte du vestiaire des visiteurs, dans les catacombes du mythique Arrowhead Stadium.
Quelques accolades, mais surtout de longs soupirs, des visages rougis, une démarche lente. La fatigue était palpable, comme s’ils venaient de compléter un marathon avec un poids énorme sur les épaules.
Les deux équipes semblent clairement au-dessus de la mêlée dans la Conférence américaine et même si la victoire est douce pour les Bills, le deuxième duel probable de janvier constitue leur véritable quête.
« On va revoir ces gars encore une fois », a lancé Von Miller lors de son point de presse, le souffle court et toujours vêtu de son uniforme complet.
« C’est ma 12e année dans cette ligue. Je sais à quel point bien des choses peuvent arriver d’ici là. On va célébrer cette victoire, puis vivre notre semaine de congé pour mieux retomber en mode business », a-t-il promis.
Miller avait de quoi avoir le sourire, mais aussi les traits tirés. Sur plusieurs jeux, l’addition la plus importante de la saison morte des Bills a poursuivi le mobile Patrick Mahomes sans ménagement.
De gros jeux défensifs
Il a terminé la rencontre avec deux sacs du quart pour porter son total à six cette saison. Son jeu le plus important n’apparaît pas au sommaire. Avec moins d’une minute à jouer, il a appliqué la pression sur Mahomes, qui, en étant contraint de se déplacer, a vu sa passe interceptée par le demi de coin Taron Johnson.
Le stade le plus bruyant de la NFL est devenu plus silencieux qu’une bibliothèque et les 76 000 spectateurs ont commencé à quitter massivement les lieux dans l’incrédulité.
« Ces gros jeux, ils sont dans ma description de tâche depuis le début de ma carrière », a résumé Miller.
Match comme un autre
De son côté, Johnson était peu loquace malgré l’interception qui a scellé la victoire, citant sans broncher le cliché du « match comme un autre ».
Sauf que chez les Bills, le cliché est bien vrai. Il est clair que cette équipe ne fera pas sauter le champagne pour une victoire en octobre. Pas question non plus de parler d’une vengeance pour la défaite cruelle de janvier dernier face aux mêmes Chiefs.
« Quand Von est arrivé ici, il nous a dit de tout brûler ce qui s’est produit l’an dernier », a souligné le maraudeur Jordan Poyer, affichant lui aussi un calme olympien.
Allen magistral
Il serait indigne de passer sous silence une autre performance époustouflante du quart-arrière Josh Allen. Sur place, il est saisissant de réaliser à quel point ses passes se confondent avec des lasers, souvent dans des fenêtres minuscules. La vélocité est remarquable.
Il a complété la rencontre avec 329 verges par les airs et trois passes de touché, en plus de 32 verges au sol en s’imposant comme un train.
Stefon Diggs a été sa cible de choix avec 10 réceptions pour 148 verges et un touché. Les points qui ont changé la donne ont été inscrits tout juste avant la demie, sur une longue séquence de 96 verges en seulement 1 min 13 s. Du grand Allen !
Sur les passes de 15 verges et plus dans les airs, il a été 9 en 10 pour 204 verges et ses trois touchés.
« Je suis fier de la façon dont nous nous sommes battus. Personne n’a paniqué quand ça n’allait pas bien au début et on a fait confiance au plan de match. J’essaie de ne pas m’emporter avec ce genre de match. Je ne veux pas avoir trop de hauts et trop de bas », a-t-il dit sobrement.
Ce serait une immense déception que ces deux clubs dominants ne se retrouvent pas en janvier. C’est presque tentant de compter les dodos…
GAGNANTS
Matt Ryan
Le quart-arrière a clairement disputé son meilleur match depuis qu’il est chez les Colts, avec 389 verges et trois passes de touché, sans revirement. Il a donné la victoire aux siens sur une longue passe de 32 verges à Alec Pierce, pour le touché fatal.
Les Patriots
La défense n’a donné qu’un seul touché à ses deux derniers matchs et a provoqué quatre revirements face aux Browns. Le quart recrue Bailey Zappe a amassé 309 verges par les airs et deux touchés. S’accrochera-t-il au poste de partant même quand Mac Jones sera en santé ?
Breece Hall
Le porteur de ballon des Jets s’établit comme un candidat de plus en plus sérieux pour le titre de recrue offensive de l’année. Il a été le meilleur de l’attaque des Jets avec 116 verges au sol dans la victoire des Jets.
Burrow et Chase
Il aura fallu un voyage dans le Bayou, à La Nouvelle-Orléans, pour que Joe Burrow et Ja’Marr Chase retrouvent la chimie de leurs débuts ensemble à LSU. Le quart des Bengals a amassé 300 verges et trois passes de touché, dont deux à Chase.
Les jeunes des Seahawks
Les Seahawks ont effectué un superbe repêchage. Le demi de coin Tariq Woolen, choix de cinquième ronde, a obtenu une interception dans un quatrième match de suite. Le porteur Kenneth Walker, choix de deuxième tour, a gagné 97 verges au sol avec un touché.
PERDANTS
Les Dolphins
La liste des blessés des Dolphins devient plus longue qu’une liste d’épicerie avant le congé des Fêtes. Juste à la position de demi de coin, trois ont dû quitter en première demie. La chaise musicale des quarts-arrières s’est aussi poursuivie en raison de la blessure à Skylar Thompson.
Les Packers
La bande d’Aaron Rodgers n’a généré que 5,6 verges par tentative de passe et trois verges par portée. Les ailiers espacés n’ont capté que 10 des 28 passes complétées par Rodgers. Il y avait un problème avant la saison à cette position. Il est maintenant criant.
Les Buccaneers
Les Buccaneers, pour la troisième fois cette saison, n’ont inscrit qu’un seul touché. Avec toutes les armes de destruction massive dans cette attaque, c’est incompréhensible. Évidemment, le jeu peu convaincant de la ligne à l’attaque n’aide en rien.
Les 49ers
Les Niners forment une bonne équipe, mais ils ont subi trois défaites cette saison contre des clubs clairement inférieurs, les Bears, les Broncos et les Falcons, hier. Les blessures en défense commencent à faire mal à la troupe de Kyle Shanahan.
Les Cardinals
Il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent investi dans l’attaque des Cardinals, qui ont été limités à neuf points face aux Seahawks. Est-ce que le retour la semaine prochaine de DeAndre Hopkins changera la donne ?
5 jeux de la semaine
1. LA DÉFENSE DES GIANTS EN FEU
Les Giants doivent une fière chandelle à leur défense pour leur victoire face aux Ravens. Ils tiraient de l’arrière par la marque de 20 à 17 au quatrième quart quand Julian Love a intercepté une passe de Lamar Jackson. Il s’agissait de la première interception des Giants cette saison et elle est survenue au moment parfait. Les Giants ont ensuite marqué avec seulement 13 verges à franchir. Les Ravens ont repris le ballon et le chasseur de quarts recrue Kayvon Thibodeaux a été fumant en provoquant un échappé sur un sac, qui a mis fin aux espoirs des Ravens.
2, BRATE ENCORE SONNÉ
La situation du quart-arrière des Dolphins Tua Tagovailoa a fait beaucoup jaser en début de saison, lui qui est soupçonné d’avoir subi deux commotions cérébrales de suite. Voilà que l’ailier rapproché des Buccaneers Cameron Brate se retrouve dans une situation similaire. Après une blessure à la tête le 2 octobre, Brate avait été ramené dans la rencontre. La ligue a concédé une erreur médicale après coup. Hier, il est revenu au jeu et il a malheureusement subi une autre blessure à la tête. Il a quitté le terrain sur une civière, toute son équipe rassemblée autour de lui, dans une autre scène troublante.
3, UNITÉS PAS SPÉCIALES
Après la débâcle de leurs unités spéciales en séries, les Packers ont attaqué le problème en embauchant Rich Bisaccia. Ce dernier s’est forgé une réputation enviable comme entraîneur des unités spéciales, mais hier, ses hommes n’ont pas répondu aux attentes. Une tentative de botté de placement a été bloquée par Quinnen Williams. Bien pire encore, un botté de dégagement bloqué par les Jets a été retourné pour un touché par Will Parks. Ce touché a brisé l’égalité qui perdurait au score de 10 à 10 et les Jets n’ont jamais perdu leur avance par la suite.
4. MIAMI SOURIT À COOK
Natif de Miami, le porteur des Vikings Dalvin Cook disputait un premier match « à la maison ». Après un départ très laborieux de 17 verges en neuf courses, Cook a explosé pour un long touché sur une course de 53 verges, qui a joué un rôle décisif dans la rencontre en donnant une avance de 14 points aux Mauves. Ce moment important est survenu après un revirement des Dolphins dans le territoire des Vikings. Mine de rien, les Vikings n’ont signé qu’une seule victoire vraiment convaincante cette saison, mais l’essentiel est que leur fiche est de 5-1.
5. DEHORS, ROBBIE !
Ça brasse chez les Panthers et pas pour les bonnes raisons. L’équipe a subi une cinquième défaite, face aux Rams, à l’occasion des débuts de l’entraîneur-chef par intérim Steve Wilks. À deux reprises dans la rencontre, le receveur Robbie Anderson a confronté ses propres entraîneurs en les enguirlandant sans la moindre retenue. Wilks a mis fin à ces désolants enfantillages en expédiant son joueur aux douches.