MONTRÉAL | S’il fallait que Paul St-Pierre Plamondon conserve la candidature de Pierre Vanier dans Rousseau, cela reviendrait à dire qu’il cautionne les publications islamophobes qui ont refait surface, considère Gabriel Nadeau-Dubois.
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Dans l’une de ses publications, où l’on voit une mosaïque de femmes voilées, M. Vanier, qui porte aujourd’hui les couleurs du Parti québécois dans la circonscription de Rousseau, suggérait en 2016 qu’elles «manquent un 15 minutes de pas cuit dans la caboche».
«Attendez-vous que vos filles et vos petites filles soient obligées de porter ceci avant de vous réveiller? Reprenons notre pays avant qu’il ne soit trop tard», écrivait aussi M. Vanier, l’année précédente.
Pour le co-porte-parole de Québec solidaire, il s’agit «clairement» de «propos qui sont islamophobes». Honnêtement, c’est une évidence : ce sont des propos qui sont antimulsulmans», a dénoncé Gabriel Nadeau-Dubois, qui faisait campagne dans Verdun, vendredi matin.
«M. Plamondon nous dit souvent qu’il n’aime pas ça les débats de mots, a-t-il relaté. Bien là, il n’y aura pas besoin d’y avoir un débat de mots. Ce sont des propos qui s’attaquent clairement à certains Québécois-ses à cause de leur religion.»
Simple logique
«Si M. (St-Pierre) Plamondon garde quelqu’un dans son équipe qui pense des choses comme ça, bien ça veut dire que M. Plamondon est à l’aise avec ça. C’est juste logique», a observé M. Nadeau-Dubois, en répondant aux questions à ce sujet lors d’un point de presse.
«Si M. Plamondon conserve cette personne-là dans son équipe, ça voudra donc dire qu’il trouve que c’est correct et qu’il trouve que ça une place dans son projet pour le Québec» a ajouté le co-porte-parole de Québec solidaire.
Sans vouloir dire à son vis-à-vis péquiste quoi faire, M. Nadeau-Dubois signale que le geste que posera Paul St-Pierre Plamondon pourrait être «très révélateur du projet de société» que propose le Parti québécois.
«Je peux vous dire qu’une personne qui s’attaque comme ça à un groupe de la population, en la pointant du doigt, cette personne-là, moi je ne la voudrais pas dans mon équipe, a dit le porte-parole solidaire. Parce que c’est tellement contraire au Québec que j’aime, puis au Québec que je veux construire. M. (St-Pierre) Plamondon doit décider si ces propos-là, lui, il trouve que ça représente le Québec qu’il veut construire. Ce n’est pas mon cas.»
Prendre le temps
Gabriel Nadeau-Dubois, qui a lui-même dû accepter le désistement de sa candidate dans Camille-Laurin après une histoire de vol de tract péquiste, comprend toutefois que le chef du PQ souhaite d’abord discuter avec son candidat avant de décider de la suite des choses.
«Je comprends que les choses vont vite en politique, mais je ne critiquerai pas M. Plamondon s’il souhaite prendre le temps de parler à son candidat. C’est ce que j’ai fait moi-même il y a quelques jours dans un contexte très différent», a dit le co-porte-parole de QS.
