Les CFF ont présenté mercredi leur concept « Suisse Cargo Logistics » pour renforcer le transport des marchandises en Suisse. Invitée jeudi dans La Matinale, Monika Ribar, patronne des CFF, revient sur ce pari risqué et fait le point sur les défis qui attendent l’entreprise.
Transporter 60% de marchandises en plus par le rail d’ici 2050, telle est la promesse phare des CFF avec leur concept « Suisse Cargo Logistics », présenté mercredi en conférence de presse.
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Ce pari est risqué étant donné que le transport de marchandises est aujourd’hui déficitaire en Suisse. Mais pour Monika Ribar, présidente du conseil d’administration des CFF, il y a d’autres éléments à prendre en compte, « comme la volonté de la politique et du citoyen d’avoir moins de marchandises sur les routes ». Elle plaide également pour des subventions destinées au trafic des wagons isolés.
La question du coût
Les installations de Suisse Cargo Logistics seront financées par les subventions existantes de la Confédération et par les investissements des CFF. Ces derniers évaluent à un milliard de francs le coût des terminaux et des « city hubs » et à quelque 500 millions l’automatisation du parc de véhicules d’ici à 2040.
Si ces infrastructures représentent un coût non négligeable, il s’agit avant tout d’un investissement à long terme, estime la patronne des CFF. « On attend de nous de réaliser ces projets, il y a une véritable demande. »
Les restes de la pandémie
La pandémie a également bouleversé, durablement, les habitudes de la population, avec des pendulaires moins nombreux en raison de l’augmentation du télétravail. Mais comme l’observe Monika Ribar, de nouvelles habitudes viennent compenser ce manque à gagner. « Depuis la pandémie, les personnes prennent davantage le train pendant leur temps libre. »
Enfin, l’offre numérique des CFF pour l’achat de billets internationaux, en retard par rapport aux pays voisins comme la France ou l’Allemagne, fait également partie des défis de l’entreprise, juge Monika Ribar. « Chaque entreprise ferroviaire fonctionne différemment. Cela demanderait une harmonisation des systèmes de chaque pays. »
Propos recueillis par David Berger/hkr