L’ambassade du Qatar à Berne a organisé mardi soir une réception autour de la Coupe du monde. Une opération séduction pour redorer l’image de la manifestation controversée qui débutera le 21 novembre. Alors que tous les élus fédéraux étaient conviés, seule une poignée ont répondu présents.
Les autorités qataries ont mis les petits plats dans les grands lors de la réception mardi soir à la résidence de l’ambassadeur à Berne.
Les quelque 150 invités ont été accueillis par une dizaine d’hôtesses. Sur le parvis de la bâtisse, les organisateurs avaient prévu un espace ludique, avec un photomaton, où les gens ont pu poser devant une réplique géante du ballon officiel de la Coupe du monde.
Ici, pas de stades climatisés, mais des chaufferettes installées dans des tentes montées pour l’occasion, dans les jardins de la résidence.
Seuls quelques élus UDC présents
Alors que les 246 parlementaires ont reçu une invitation, seuls cinq élus UDC ont répondu présents, a constaté la RTS sur place.
Parmi eux, le président du parti Marco Chiesa a choisi de participer à l’événement uniquement par politesse, dit-il, et pas pour parler politique: « S’il y a quelque chose à faire ou à discuter, ce n’est pas durant cette soirée. Ce soir, ils fêtent l’organisation de la Coupe du monde. L’objectif est peut-être aussi de dire qu’ils ont fait les choses le mieux possible. »
Et de relever les liens de la Suisse avec le Qatar, notamment au niveau énergétique: « C’est un grand producteur de gaz. » Lorsqu’on lui demande s’il a reçu des cadeaux en forme de billets de match par exemple, le président de l’UDC rétorque: « Non, jamais. C’est une drôle de question. »
Eviter les thèmes qui fâchent
Sans surprise, aucune question controversée – soupçons de corruption, milliers de morts sur les chantiers, questions environnementales – n’a été abordée. Au contraire, les organisateurs ont fièrement exposé les maquettes des huit stades où se dérouleront les matches.
Plusieurs discours se sont succédé durant une trentaine de minutes. L’ambassadeur du Qatar en Suisse Mohammed Jaham Al-Kuwari a dit espérer que ce Mondial fasse taire certaines critiques.
La numéro deux de la FIFA, la secrétaire générale Fatma Samoura, a elle insisté sur la bonne avancée de l’organisation. « Pour la première fois dans l’histoire de la Coupe du monde, un pays a été prêt six mois avant le début de l’événement », a-t-elle indiqué.
« Le foot est une base pour le dialogue »
Le conseiller national UDC Lars Guggisberg a également pris la parole, en tant que président et capitaine de l’équipe de football du Parlement. Dans son intervention en anglais, il a surtout parlé de rassemblement et d’unité.
N’y a-t-il pas une certaine hypocrisie à participer à ce type de réception? Bien au contraire, répond Lars Guggisberg: « C’est très important de parler ensemble. Le foot est une base pour le dialogue et la diplomatie. »
Mathieu Henderson